Sommet de l’UA : Felix Tshisekedi en quête d’une stature continentale

Avec une audience composée de chefs d’Etat et de gouvernement, Félix Tshisekedi passera, ce dimanche 10 février 2019 à Addis-Abeba, son premier grand exercice depuis son investiture. Au sommet de l’Union africaine (UA), Félix Tshisekedi va siéger pour la première fois à côté de ses pairs du Continent. Une première participation destinée à sculpter sa stature continentale après son élection qui continue d’être contestée par Martin Fayulu.
Ibrahima Bayo Jr.
Félix Tshiskedi a déjà eu des entretiens bilatéraux avec l'Ivoirien Alassane Ouattara ou encore avec l'Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi, qui a pris le relais du Rwnadais Paul Kagame à la présidence en exercice de l'UA.
Félix Tshiskedi a déjà eu des entretiens bilatéraux avec l'Ivoirien Alassane Ouattara ou encore avec l'Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi, qui a pris le relais du Rwnadais Paul Kagame à la présidence en exercice de l'UA. (Crédits : Présidence RDC)

A son investiture à Kinshasa, l'audience des chefs d'Etat du Continent était clairsemée: seul le Kényan Uhuru Kenyatta avait fait le déplacement. A Addis-Abeba ce dimanche 10 février lors de l'ouverture du 32è sommet de l'UA, Cette fois-ci, Felix Tshisekedi donnera lecture de son discours dans la salle Nelson Mandela devant un parterre fourni de présidents africains.

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Discours de Tshisekdi pour une stature auprès de ses pairs

Lorsqu'il arpentera les allées du siège de l'institution panafricaine, le nouveau président congolais se souviendra sans doute que c'est dans la salle où il prendra la parole que son destin a failli basculer.

Le 17 janvier dernier, alors que Félix Tshisekedi avait été proclamé vainqueur de la présidentielle par la Ceni, des chefs d'Etat de plusieurs organisations sous-régionales avaient signé au nom de l'UA, un communiqué émettant des «sérieux doutes sur la conformité des résultats provisoires». L'organisation panafricaine voulait geler la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, le temps qu'elle envoie une mission de bons offices. Mais la Cour a passé outre.

Aujourd'hui que l'épisode de la contestation est passé, Félix Tshisekedi entame une bataille pour se sculpter une stature à l'échelle du Continent. Après sa tournée régionale en Angola, au Kenya et au Congo-Brazzaville, le président congolais a embrayé sur le 32è sommet de l'Union africaine à Addis Abeba pendant lequel il prendra la parole avant de participer aux échanges à huis-clos à côté de ses pairs.

Dans les couloirs de l'UA, le successeur de Joseph Kabila a déjà eu des entretiens bilatéraux avec l'Ivoirien Alassane Ouattara ou encore avec l'Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi, qui a pris le relais du Rwnadais Paul Kagame à la présidence en exercice de l'UA. Un intense « lobbying » de couloirs et rencontres diplomatiques destinés à un double objectif.

Double objectif

D'abord, le nouveau président congolais devrait faire revenir la RDC aussi bien au sein des organisations sous-régionales que de la famille. Le siège de Joseph Kabila aux réunions de l'UA ou des organisations de la sous-région a souvent été vide ou occupé par son chef de la diplomatie, en raison des divergences avec ses voisins ou certains chefs d'Etat du Continent. Félix Tshiskedi devrait donc s'atteler à la reconstruction des relations de la RDC avec ses instances de décisions.

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D'un autre côté, la participation de Félix Tshisekedi au 32è sommet de l'UA est une manière de défendre sa victoire contestée par Martin Fayulu qui continue de se considéré, comme d'autres avant lui, comme le «président élu» par la «vérité des urnes». Dans ses différentes rencontres, le nouveau président congolais a opposé à la contestation de son rival, l'absence de preuves, un argument sur lequel s'est appuyé la Cour constitutionnelle pour rejeter le recours du candidat malheureux.

La stratégie pourrait s'avérer gagnante puisqu'au nom de la realpolitik, plusieurs capitales africaines ont déjà reconnu du bout des lèvres l'élection de Félix Tshisekedi avant de faire savoir leur disposition à coopérer. C'est le filon que le nouveau président veut creuser plus profond: il espère repartir d'Addis-Abeba avec l'adoubement des autres chefs d'Etat. Il lui faudra tous les talents diplomatiques et politiques pour y arriver.

Ibrahima Bayo Jr.

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