Sur la Grande-Île, on ne s'attend pas à de longues files devant les bureaux de vote. Après la clôture de la campagne électorale, les 10 millions d'électeurs devront voter pour choisir leur président entre les qualifiés au second tour Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Mais l'engouement n'est pas au rendez-vous.
Organisé «unilatéralement» par la Céni selon la société civile, le débat télévisé a marqué par les attaques et ripostes de deux candidats qui n'ont pas vraiment développé leur projet de société. Résultat, la polarisation du débat autour de la rivalité de la crise post-électorale de 2009, a refroidi une partie de l'électorat encore hésitant à se déplacer dans les bureaux qui devraient ouvrir au petit matin de ce mercredi.
Le taux de participation au second tour est donc à observer de très près. De son chiffre dépendra peut-être la légitimité du prochain locataire du Palais Présidentiel Iavoloha. La violence que craignait la communauté internationale au point d'écarter les deux hommes qui s'opposent au second tour, risque d'éclater en cas de contestation d'un des deux camps. Un inlassable scénario auquel la Grande-Île est habituée et dont elle se lasse.
Désillusion de l'électorat
Lors de la dernière présidentielle, le taux d'abstention avait effleuré un record historique : 39% au premier tour puis 50% au second. Le scrutin avait été remporté par Hery Rajoanarimapianina, soutenu par Andry Rajoelina contre Robinson Jean Louis, le candidat qui avait les faveurs de Marc Ravalomana. Pourtant, rien ne laisse penser que maintenant que leurs mentors sont descendus dans l'arène politique, la configuration reste la même.
Le premier tour du 7 novembre avait enregistré une abstention de 46,05%, sept points que lors de la dernière échéance. Cela laisse transparaître qu'une certaine désillusion gagne l'électorat, sous l'effet d'un non renouvellement des principaux acteurs de la politique malgache. La présence de nouvelles candidatures indépendantes à l'entame du scrutin n'a pas encore changé la donne.
Les spécialistes tablent sur une abstention qui pourrait monter à plus de dix points au dessus des 50% de la précédente présidentielle. Les urnes le diront au moment de la publication des résultats.
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