Medays 2018 : à Tanger, l’Afrique cherche son paradigme à l’ère des disruptions

Que ce soit les craintes suscitées par la gouvernance Trump, la puissance grandissante de la Chine, la montée des nationalismes sur fond de crise migratoire tout comme les opportunités offertes par la technologie, le monde vit des imprévisibilités. Ces «disruptions» sont au centre des discussions de la 11e édition du Forum Medays qui s’est ouvert ce mercredi 7 novembre à Tanger, sur les bords de la Méditerranée. Et l'Afrique envisage bien de jouer sa partition dans ce nouveau Monde qu'on annonce.
Ibrahima Bayo Jr.
(Crédits : Institut Amadeus)

Dans la matinée du mercredi 7 novembre, trois ateliers préliminaires consacrés aux ambitions d'adhésion du Maroc à la CEDEAO ont lancé les travaux de la 11e édition des Medays. Des intervenants issus de neuf des quinze pays membres de cet ensemble sous-régional ont décortiqué les impacts d'une titularisation du Maroc au sein de l'organisation. Pour porter sa cause, le royaume nord-africain peut compter sur Luis Filip Lopes Tavares, chef de la diplomatie cap-verdienne qui a indiqué dans son discours à la cérémonie d'ouverture vouloir «la porter personnellement».

Même si cette question devrait traverser une partie des débats de la 11e édition des Medays (du 7 au 10 novembre 2018), les plus de 150 intervenants qui se succéderont dans les panels devraient s'atteler à lancer les pistes sur le thème central de cette rencontre annuelle : «A l'ère de la disruption : Bâtir de nouveaux paradigmes».

«"Disruption", le mot s'est imposé pour expliquer à quel point le monde nous paraît aujourd'hui plus imprévisible. Nous assistons à un renversement des grilles de lecture traditionnellement mises en avant. En matière de relations internationales, cette disruption, une rupture nette qui oblige à la recomposition, est particulièrement sensible», justifie Brahim Fassi Fihri, président de l'Institut Amadeus.

Il faut dire que dans le choix de son thème, l'actualité internationale fournit au think tank marocain organisateur des Medays des arguments, notamment avec les «coups de force de Trump», les doutes d'une Europe qui se cherche, la montée des nationalismes exacerbés par les réactions à la migration, la proéminence de la Chine dans le jeu des relations internationales, mais aussi les révolutions technologiques.

Et l'Afrique dans tout cela ? Face à ce nouveau Monde qui se met en place, le Continent ambitionne aussi de trouver son paradigme afin de se faire une place entre la convoitise des puissances qui se ruent vers lui et les aspirations diverses et nouvelles de ses 1,2 milliard d'habitants. La réponse viendra peut-être du Continent qui pourrait, dans ce monde en mutation, créer une autre disruption, un nouveau paradigme qui pourrait inspirer le monde.

Pendant quatre jours, la centaine d'intervenants, dont l'invité d'honneur est le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, va analyser ces ruptures et proposer des pistes. Sont attendues dans les panels de réflexions des personnalités telles que l'ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi, tout comme Jerry Rawlings, l'ancien président du Ghana ; le président du parlement de la CEDEAO, Moustapha Cissé Lô ; et Boubou Cissé, ministre malien de l'Economie et des finances. A leurs côtés, Luis Rodriguez Zapatero, ancien chef du gouvernement espagnol ; Yazar Yakis, ex-chef de la diplomatie turque, entre autres invités. «Le forum MEDays, rappelle Brahim Fassi Fihri, est le lieu pour parler de ce nouveau Monde qui vient et dans lequel les pays du Sud voudront prendre toute leur place».

Ibrahima Bayo Jr.

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