Erythrée : Asmara demande la levée immédiate des sanctions de l'ONU

Le gouvernement érythréen a appelé ce weekend les Nations Unies à lever les sanctions qui ont été imposées à leur pays, arguant qu'elles sont à l'origine d'importants dommages économiques. Pour Asmara, ces sanctions sont «illégales» et devraient être levées, d'autant plus qu'un accord a même été signé avec l'Ethiopie.
Mounir El Figuigui
Osman Saleh Mohammed, ministre des Affaires étrangères de l'Erythrée.
Osman Saleh Mohammed, ministre des Affaires étrangères de l'Erythrée. (Crédits : DR.)

«Les sanctions imposées à l'Erythrée ces neuf dernières années ont causé des dommages considérables à l'économie du pays et à sa population». Ces propos sont du ministre érythréen aux Affaires étrangères, Osman Saleh Mohammed, qui intervenait ce week-end devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Selon le membre du gouvernement érythréen qui a très vite appelé à une levée des sanctions, alors qu'un accord de paix historique a été signé avec le voisin éthiopien en juillet dernier, ces sanctions n'ont plus lieur d'être maintenues.

En effet, ces sanctions avaient été imposées en 2009 par le Conseil de sécurité des Nations unies contre les autorités d'Asmara pour leur rôle déstabilisateur dans la région, notamment pour leur soutien présumé aux combattants al-shebab en Somalie et leur différend territorial avec Djibouti.

Mais malgré la signature le 9 juillet d'une déclaration conjointe de paix et d'amitié avec l'Ethiopie, laquelle met fin aux différends, le Conseil de sécurité n'a pas réussi, à ce jour, à approuver la levée des sanctions faute d'unanimité de ses membres.

«Certains pays invoquent des questions de procédure, des prétextes et des préalables. Leur but évident est de changer les règles du jeu et de maintenir ces sanctions illégales envers l'Erythrée», a déclaré le chef de la diplomatie érythréenne.

Demande de compensations

Osman Saleh Mohammed fait ainsi allusion à certains pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France qui voudraient que l'Érythrée montre des progrès en matière de respect des droits humains avant de mettre fin aux sanctions. Alors que l'affaire sera évoquée en novembre prochain par le Conseil de sécurité, Asmara peut compter sur un soutien de taille, celui de l'Ethiopie, dont le chef de la diplomatie, Workneh Gebeyehu, a également demandé au Conseil de sécurité d'étudier «sérieusement maintenant» une levée des sanctions pesant sur l'Érythrée.

Pour Osman Saleh Mohammed, ces sanctions sont injustes pour les Erythréens qui demandent aujourd'hui des compensations, a-t-il fait constater, en ajoutant : «Le peuple érythréen n'a commis aucun crime ou faute le contraignant à demander clémence. Aussi appelle-t-il non seulement à la levée immédiate des sanctions, mais exige également, et mérite des compensations pour leurs conséquences et les opportunités économiques perdues».

Mounir El Figuigui

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