Crise au Togo : des réformes avant fin décembre et une opposition accusée de tentative de coup d'Etat

D'après le ministre togolais de la Fonction publique et porte-parole du gouvernement, Gilbert Bawara, les réformes politiques, constitutionnelles et institutionnelles passeront par le Parlement avant les élections législatives prévues pour le 20 décembre prochain. Dans une interview à un média local, le ministre a indiqué que le gouvernement n'exclut toutefois pas le référendum qui serait alors selon lui un ultime recours pour éviter le statu quo dans la crise qui n'est selon lui qu'une tentative échouée de coup d'Etat de l'opposition.
Au Togo, les réformes constitutionnelles promises par le gouvernement passeront par l'Assemblée nationale, avant les élections législatives du 20 décembre 2018.

Gilbert Bawara ne laisse place à aucun doute sur la question des réformes. Le ministre togolais de la Fonction publique et porte-parole du gouvernement a annoncé ce mercredi dans une interview accordée à un média local que les réformes, objet du différent à l'origine de la crise politique, se feront «au Parlement avant les élections législatives du 20 décembre 2018». «Les réformes constitutionnelles seront effectuées et elles le seront avant les élections législatives et le prochain sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les appréhensions sur ce sujet n'ont aucun fondement et aucune justification», a ajouté Gilbert Bawara, comme pour répondre à l'opposition qui accuse le gouvernement de perdre du temps.

Selon le ministre, pour ce faire, un projet de loi portant modification constitutionnelle est en cours de préparation pour être introduit dans les prochains jours à l'Assemblée nationale.

Insistant sur la voie parlementaire, le responsable a assuré qu'elle a le mérite de créer les conditions d'un débat démocratique au sein de la représentation nationale et même de «consacrer davantage l'esprit et le climat de consensus» au sein de la classe politique. Aussi permettra-t-elle de faire économie des ressources financières et favoriserait une mise en œuvre plus rapide des réformes.

Mais Bawara ne ferme pas la voie au référendum, le considérant comme ultime recours. «Le référendum demeure un ultime recours pour opérer les réformes et éviter une situation de statu quo», a laissé entendre le porte-parole du gouvernement.

Une tentative de coup d'Etat échouée

Revenant très longuement sur la crise qui secoue le pays depuis près d'un an déjà, le ministre a avancé que l'opposition avait tenté de renverser les institutions du pays. La crise «dénote d'une volonté délibérée de casser la dynamique de croissance, de provoquer des difficultés économiques et sociales et de susciter un environnement propice aux mécontentements, à la révolte et à la sédition. Les événements déclenchés le 19 août 2017 sont le fruit d'une conjonction de facteurs et de circonstances qui ont été exploités et instrumentalisés à des fins de déstabilisation du pays et de renversement des institutions établies. Tous les complots et coups d'Etat ont besoin de prétexte », a déclaré Bawara qui a ajouté que la question des réformes politiques et de l'alternance a servi d'alibi à la «tentative de déstabilisation fomentée par quelques personnages qui croient pouvoir se draper dans une virginité politique d'apparence» pour assouvir leurs intérêts et ambitions.

Le  bras droit du chef de l'Etat togolais, Faure Gnassingbé, doute de la sincérité de la coalition de l'opposition. S'il avait une «réelle volonté politique», on aurait fait économie de cette situation. «Le PNP et son leader (Parti national panafricain, Tikpi Atchadam, NDLR) n'ont été en réalité que de simples exécutants».

Gilbert Bawara s'est par ailleurs félicité de la feuille de route proposée par la CEDEAO pour la résolution de la crise, estimant qu'il s'agit d'une solution de synthèse. « Ces décisions constituent une solution de synthèse et de compromis. Elles ne sont pas destinées à contenter une partie aux dépens de l'autre. Elles offrent une plateforme crédible et solide pour une issue définitive et durable à la situation sociopolitique que notre pays a connue. L'heure est donc à l'action et à l'application de la feuille de route et cela se fera dans le cadre des institutions et services compétents de notre pays avec l'appui des facilitateurs et la commission CEDEAO comme le stipule le communiqué issu du sommet du 31 juillet», a réagi le ministre. Quant aux inquiétudes soulevées par la coalition de l'opposition concernant cette feuille de route, elles ne seraient, selon lui, que des «subterfuges, des manœuvres dilatoires et des stratégies de blocage».

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