Au Mali, la crise postélectorale ne cesse de s'amplifier alors que l'investiture du président IBK est en principe prévue pour ce 4 septembre. Le weekend a été particulièrement agité à Bamako, la capitale, avec d'abord la marche des partisans du candidat malheureux, Soumaila Cissé, qui ont battu le pavé pour la troisième fois le samedi 1er septembre. C'est la troisième manifestation de grande envergure de l'opposition, depuis la proclamation des résultats du second tour qui ont donné IBK gagnant et qui ont été par la suite confirmés par la Cour constitutionnelle le 20 août dernier. Le candidat de l'opposition, soutenu par une coalition de partis et d'association de la société civile, continue à contester lesdits résultats et à récuser la Cour constitutionnelle et à l'occasion de leurs manifestations, ses soutiens ne cessent de dénoncer «un hold up électoral».
Au lendemain de cette manifestation de l'opposition, c'est autour des sympathisants du président réélu, de sortir massivement, ce dimanche 2 septembre, toujours dans les rues de Bamako, pour appeler au «respect de la légalité» et donc de l'arrêt de la Cour constitutionnelle qui proclame IBK vainqueur.
Démonstration de force sur fond de crise postélectorale
La prestation de serment du président IBK, ce mardi 4 septembre, risque de se dérouler dans un climat des plus tendus. L'opposition n'entend en effet point revenir en arrière et forte de la mobilisation qui s'étend désormais à plusieurs capitales européennes, elle compte poursuivre la contestation. «C'est le plus grand rassemblement depuis le second tour de l'élection présidentielle, ce qui atteste d'une amplification de la mobilisation au Mali et à l'extérieur du pays en faveur du président Soumaïla Cissé», a indiqué la coalition de l'opposition à la suite de la marche du samedi 1er septembre. Dans un communiqué, la direction de campagne du candidat malheureux a appelé à la poursuite et à l'intensification de la lutte.
Du côté du pouvoir, on joue la sérénité. Le président réélu vient d'ailleurs de rentrer d'une visite officielle de 72 jours à Pékin, en marge du Forum de coopération Chine- Afrique (FOCAC). Bien que la majorité compte également démontrer sa capacité de mobilisation dans les rues, les regards sont désormais tournés vers les prochaines législatives que le gouvernement vient de fixer pour les 28 octobre et le 18 novembre.
Il faut dire que si l'opposition continue à contester la légitimité au président sortant, IBK a lui déjà bénéfice d'un large soutien de la communauté internationale. Les risques d'une crise postélectorale sont certes ambiants et aucune médiation n'a pour l'heure été entamée entre les deux parties. Ce qui constitue un mauvais départ pour le second mandat d'IBK alors que les défis notamment sécuritaires sont encore persistants dans le pays. Du côté de l'opposition, certaines voies commencent à s'élever pour réclamer aussi une autre investiture pour Soumaila Cissé, un scénario à la gabonaise qui risque d'amplifier les défis pour le Mali.
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