Les Etats-Unis posent de nouvelles conditions pour la levée des sanctions contre le Zimbabwe

Malgré le changement de régime, les Etats-Unis ne comptent pas faire tomber la pression sur Harare. Le président américain Donald Trump vient de signer un nouveau décret exigeant du gouvernement zimbabwéen des résultats d'élections acceptés de tous, mais aussi la bonne gouvernance et le respect de l'opposition. Un réel défi pour le président Emmerson Mnangagwa.
Pour les Etats-Unis, l'armée zimbabwéenne devra rester neutre et respecter «les libertés et droits fondamentaux de la population».
Pour les Etats-Unis, l'armée zimbabwéenne devra rester neutre et respecter «les libertés et droits fondamentaux de la population». (Crédits : Reuters)

Alors que l'arrivée au pouvoir d'Emmerson Mnangagwa en remplacement de Robert Mugabe avait fait penser que les Etats-Unis lèveraient automatiquement leurs sanctions contre le Zimbabwe, le président américain Donald Trump a finalement décidé de les maintenir et pas seulement. Dans un décret qu'il vient de signer, le chef de l'Etat américain a annoncé qu'il faudra que le gouvernement zimbabwéen remplisse certaines conditions (essentiellement politiques) pour obtenir la levée des sanctions.

En premier lieu, exige l'administration Trump, il faudra que les autorités zimbabwéennes réussissent à faire en sorte que les résultats des élections présidentielles soient acceptés de tous. En seconde position, l'armée devra rester neutre et respecter «les libertés et droits fondamentaux de la population». Aux autres points pour la levée des sanctions, Washington n'exige pas mieux que «la bonne gouvernance et le respect de l'opposition». Ces conditions américaines tombent au mauvais moment pour Harare qui se trouve actuellement dans une très mauvaise posture par rapport aux points soulignés.

Situation compliquée pour Harare

En effet, concernant les élections, le président Mnangagwa, proclamé vainqueur, doit faire face à une grande contestation de son opposition qui a sans doute des arguments à faire valoir. Cette dernière a d'ailleurs déposé un recours devant la Cour constitutionnelle ce vendredi. Impatient, le pouvoir était obligé de repousser la cérémonie d'investiture initialement prévue pour ce 12 août. Quant à la question de l'armée, là encore Harare aura de la peine à justifier le décès de six partisans de l'opposition dans des affrontements avec l'armée, dans les jours qui ont suivi le scrutin présidentiel.

Le pouvoir zimbabwéen aura aussi des difficultés pour expliquer le traitement réservé aux partisans de l'opposition, notamment au cadre du MDC, Tendai Biti, poursuivi en justice pour son rôle dans les violences postélectorales, des faits que les Etats-Unis avaient d'ailleurs dénoncés.

Alors qu'il a promis, dès son arrivée au pouvoir en novembre 2017, de rompre avec les pratiques du passée, mais surtout de redorer le blason de son pays sur le plan international, en obtenant de nouveau la confiance de la communauté internationale et des institutions financières, Emmerson Mnangagwa va devoir rapidement trouver une solution pour ne pas perdre la face.

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