Mali : à l'approche du second tour, plusieurs candidats accusent le camp d’IBK de fraudes

Les principaux candidats à l’élection présidentielle malienne du 29 juillet dernier contestent la crédibilité des résultats proclamés le 2 Août dernier. Arrivé deuxième derrière le président sortant IBK qu’il va affronter le 12 Août prochain, le principal candidat de l’opposition, Soumaila Cissé, a saisi la justice et a, parallèlement récusé 6 des 9 juges de la Cour constitutionnelle qui doit en principe valider les résultats du premier tour mercredi prochain.
Le principal candidat de l'opposition, Soumaila Cissé, va affronter au second tour le président sortant Ibrahim Boubacar Keita.
Le principal candidat de l'opposition, Soumaila Cissé, va affronter au second tour le président sortant Ibrahim Boubacar Keita. (Crédits : DR)

A Bamako, tous les ingrédients d'une partie de Poker menteur sont en train d'être réunis avec en toile de fond, les risques d'une amplification de la tension politique qui était déjà relativement délétère avant même le premier tour de l'élection présidentielle qui s'est déroulée le 29 juillet dernier. Une semaine après la tenue du scrutin et quelques jours après la proclamation provisoire des résultats, plusieurs candidats ont saisi la justice pour en contester la crédibilité.

Des recours ont ainsi été déposés, le samedi 4 Août, par les camps de l'homme d'affaire, Aliou Diallo, et l'ancien premier ministre, Cheick Modibo Diarra, qui sont respectivement arrivés 3e et 4e. Ce dimanche, le camp du principal candidat de l'opposition, Soumaila Cissé, qui est arrivé deuxième et donc qualifié au second tour face au président sortant, a également annoncé avoir déposé des recours auprès de la justice, une initiative soutenue par une dizaine d'autres candidats. Par la même occasion, son directeur de campagne, Tiébilé Dramé a annoncé dans les médias, le dépôt d'une requête en récusation visant six juges sur les neufs que comptent la Cour constitutionnelle, dont la présidente. C'est pourtant cette institution qui validera les résultats définitifs du premier tour, le mercredi prochain selon un communiqué.

Lire aussi : Mali : à moins de 10 jours du premier tour, un candidat de l'opposition dénonce une fraude massive en préparation

Soupçons de fraudes électorales

Avec 17,8% des voix obtenus au premier tour derrière le président sortant qui a recueilli 41,42% des voix, Soumaïla Cissé hausse le ton contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Candidat pour la troisième fois à une présidentielle, l'ancien président de la Commission de l'UEMOA qui se pose en alternative face au président sortant a annoncé les couleurs dès le lendemain de la proclamation des résultats provisoires par le ministre de l'Administration territoriale. Estimant que ces résultats «ne sont ni sincères, ni crédibles », Soumaila Cissé a déclaré vendredi lors d'un meeting, que « ce sont des résultats de la fraude, d'un bourrage honteux des urnes en faveur du président de la République sortant ».

« Ce sont des résultats manipulés. Nous ne les accepterons pas. (...). J'en appelle à la vigilance de toutes les forces démocratiques, à la mobilisation de tous pour défendre l'expression libre du suffrage du peuple contre les prédateurs et les fossoyeurs de la démocratie » a lancé Soumaila Cissé qui affrontera IBK au second tour de la présidentielle.

Avec cette nouvelle donne, l'incertitude politique plane de nouveau sur le Mali, un pays déjà confronté à une persistance des menaces sécuritaires. Bien que le scrutin se soit tenu dans des conditions globalement acceptables à en croire l'évaluation faite par les principales missions internationales d'observations électorales, la posture du principal candidat de l'opposition risque de discréditer le processus en cours.

Avant même la tenue de l'élection, le camp de Soumaila Cissé avait dénoncé « une fraude massive en préparation » par le régime de Bamako. Cette fois, la plate-forme soutenant IBK est accusé par l'opposition de « bourrages des urnes » notamment dans le centre et le nord du pays où l'insécurité est ambiante et n'a pas permis une surveillance adéquate du processus électoral.

En allant jusqu'à récuser la majorité des juges de la Cour constitutionnelle, le candidat Soumaila Cissé compte certainement accentuer la pression sur le régime alors que les négociations pour les alliances en vue du second tour ont déjà commencé.

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