Nigeria : cinquième séjour de Buhari à Londres, cette fois pour... « congé annuel »

Pour la petite boutade, les Nigérians aiment à rappeler que leur président aura passé plus de temps à Londres que dans son propre pays. Et la plaisanterie n’est qu’un euphémisme. Ce vendredi 3 août 2018, Muhammadu Buhari s’envole (encore !) pour son cinquième voyage à Londres depuis le début de l’année. Officiellement, le président nigérian prend dix jours de congé annuel. Mais l’on murmure déjà que les raisons pourraient bien être médicales.
(Crédits : Reuters)

Le président nigérian doit affectionner le confort de la cossue « Abuja House» de Londres. Dans cette résidence d'Etat dans la capitale britannique, Muhammadu Buhari devrait prendre ces quartiers pour... congé annuel !

Femi Adesina, le porte-parole de l'Aso Rock Villa a annoncé que le général-président de 75 ans part en vacances à compter de ce vendredi 3 août pour une période de 10 jours. Pour mettre les formes constitutionnelles, le président a dû envoyer une lettre aux présidents des chambres de l'Assemblée pour leur notifier que l'intérim en cette période de villégiature sera assuré par Yémi Osinbajo, son vice-président. Ce dernier, qui présidait les dernières réunions de la journée, semble avoir déjà commencé son office.

Cinquième voyage à Londres, des raisons médicales?

Et pourtant, comme à chaque voyage présidentiel, les mêmes spéculations escortent son avion. Il faut dire que la destination choisie par le président a de quoi relancer une polémique déjà bien consommée par les Nigérians. Le médecin traitant du général -président se trouve à Londres. Depuis le début de l'année, le président nigérian a été contraint, par une maladie non encore officiellement rendue publique qui le ronge, de rendre visite quatre fois à son omnipraticien dont un long séjour de cinq mois qui a fait craindre le scénario Yar'Ardua.

Aussi, ce cinquième voyage présidentiel, que les communicants du Palais présentent comme des « congés annuels», est regardé du coin de l'œil. Le président aurait choisi une autre destination nigériane ou européenne que la polémique ne serait pas ravivée par les spéculations. Mais le choix de Londres inquiète pour la simple raison que ce « congé annuel » pourraient en réalité cacher un « check-up » présidentiel, un parmi tant d'autre. Et ce n'est pas la facture des consultations qui choque.

Le président s'envole à un moment où l'APC, son parti, est aux prises avec la fièvre très contagieuse d'une fronde de députés et sénateurs qui rejoignent le camp de l'UDP, le principal parti d'opposition, si ce n'est d'un mouvement de réforme qui risque de créer une scission de sa formation. A quelques mois de la présidentielle, une opposition très occupée à dénoncer le bilan gouvernemental du général en boubou, le risque est désormais de voir le vide laissé par un président trop occupé à des vacances qu'à l'urgence de la situation, déclencher une crise politique au sommet de l'Etat.

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