Le président comorien Azali Assoumani peut briguer deux mandats consécutifs sans s'inquiéter des dispositions constitutionnelles de son pays qui désormais l'y autorisent. Les réformes constitutionnelles introduites par le chef de l'Etat ont été approuvées ce lundi 30 juillet par référendum à raison de 92,74% des voix qui se sont exprimées. C'est ce qu'a indiqué ce mardi 31 juillet 2018 à Moroni, la commission électorale indépendante. «Voici les résultats au niveau national : "Oui", 172 240, soit 92,74 % ; "Non",13 338, soit 7,26 %», a déclaré face à la presse locale Ahmed Mohamed Djaza, président de ladite commission. Quant à la participation nationale au référendum, a ajouté le responsable, elle est de 63,9 %.
Avec l'adoption du projet, Azali Assoumani est désormais autorisé à effectuer deux mandats de cinq ans consécutifs, et non plus un seul. Il voit également ses pouvoirs renforcés avec la suppression des trois postes de vice-président ainsi que la Cour constitutionnelle, plus haute instance judiciaire de son pays. De plus, le chef d'Etat fait de l'islam la «religion d'Etat», dans un pays de moins de 800 000 habitants dont 99% sont musulmans
Des doutes planeraient sur la crédibilité du référendum
Bien avant le jour du scrutin, l'opposition comorienne avait déjà appelé au boycott du référendum, le qualifiant d'«illégal». Mardi, après que le pouvoir ait livré les premières tendances, certains leaders ont parlé de «trucage» et de «scandale». «Quels résultats ! Un scrutin truqué, des chiffres préfabriqués, voilà la consultation populaire du président Azali», a réagi le secrétaire général du parti Juwa, Ahmed el-Barwane, dans une déclaration à l'AFP.
De leur part, les observateurs de la Force en attente de la région Afrique de l'Est (EASF) ont fait constat, dans un rapport, d'une très faible participation au scrutin et ont partagé leurs soupçons d'irrégularité.
«Dans la plupart des bureaux visités, il y avait moins de vingt électeurs qui attendaient. Mais quand on repassait une heure plus tard on constatait soudain un afflux de bulletins dans l'urne. Cela n'a pas de sens», a déclaré Jules Hoareau, de la mission de l'EASF à l'AFP.
De même, d'après des journalistes de l'AFP qui ont visité de nombreux bureaux de vote, les électeurs s'étaient très peu déplacés vers ces derniers, avec souvent moins d'un quart de votants une heure avant la fin du scrutin.
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