Pour les élections du 30 juillet dernier, le nouveau voulait qu'elles soient «transparentes, crédibles». C'est plutôt mal parti pour atteindre cet objectif destiné à rassurer les investisseurs internationaux sur les risques d'instabilité.
Compte-goutte
Avant même la publication des résultats du premier tour des élections, Nelson Chamisa, 40 ans, et Emmerson Mnangagwa, 75 ans, ont tous les deux réclamé la victoire à cette première élection sans Robert Mugabe, évincé par un coup d'Etat.
Ce mardi 31 juillet, au moment même où ses partisans se regroupaient devant le siège de MDC, des voitures blindées équipées de canon à eau faisaient leur entrée dans le centre-ville d'Harare. Fort du soutien de Robert Mugabe qui a appelé ses derniers soutiens à faire tomber la Zanu-PF (au pouvoir), l'opposant Nelson Chamisa du MDC revendiquait « une victoire éclatante » pour la présidentielle, les législatives et les municipales.
Avec plus d'une heure de retard, la ZEC, la commission électorale qui devait entamer la proclamation des résultats préliminaires à 15H, n'a pu donner que des bribes de résultats qui concernent les parlementaires. A l'heure d'écrire ces lignes, de ce qui se dégageait des tendances rendues publiques par Priscilla Chigumba, la présidente de la commission, la Zanu-PF avait raflé 6 des 7 circonscriptions électorales. Au compte-goutte, le processus de compilation et de centralisation des résultats devrait se poursuivre dans le reste des 210 circonscriptions.
Les résultats de la présidentielle attendus d'ici le 4 août
Une attente qui provoque l'angoisse et suscite la crainte de fraudes dont s'est défendue la ZEC. Priscilla Chigumba a assuré que l'annonce très attendue des résultats pour la présidentielle se fera dans les délais qui laissent jusqu'au samedi 4 août, au plus tard. De quoi irriter le camp de Nelson Chamisa dont un des proches a annoncé que le parti allait saisir la justice pour obliger la ZEC à proclamer les résultats dans leur totalité.
Après 37 ans de règne de Robert Mugabe, le Zimbabwe organise les premières élections sans le « Camarade Bob». Avec 23 candidats en lice, le scrutin qui a enregistré un taux de participation de 75%, fait ressortir deux favoris majeurs : Nelson Chamisa et Emmerson Mnangagwa. Au coude-à-coude dans les différents sondages sortis avant le vote de ce lundi 30 juillet, l'un comme l'autre ont besoin de 50% des suffrages pour espérer occuper le fauteuil du State House d'Harare.
Dans le cas contraire, les deux candidats arrivés en tête devront être départagés lors d'un second tour prévu le 8 septembre 2018. Pour l'heure, les grandes villes semblent acquises à l'opposition tandis que les zones rurales semblent dans l'escarcelle de la Zanu-PF. Dans une attente qui comporte tous les risques, le verdict de la ZEC est très attendu.
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