Présidentielle 2020 au Burkina : vers l’effectivité du vote de la diaspora ?

«Tout sera mis en œuvre pour que la diaspora puisse prendre part au scrutin pour la première fois». Déjà en campagne pour la présidentielle de 2020, Roch-Marc Kaboré n’aura cessé de répéter cette rengaine qui était une promesse de campagne. Il a même consulté la majorité et recueilli le blanc-seing de l’opposition. Seulement le gouvernement traînait des pieds jusqu’à l’adoption de ce projet de loi. Pourtant les Burkinabè de l’extérieur attendent depuis 2009, de glisser le bulletin dans l’urne.
(Crédits : Reuters)

Cette fois-ci sera peut-être la bonne. En Côte d'Ivoire où vit la plus importante communauté burkinabè à l'étranger comme partout ailleurs, les 10 millions de Burkinabè de l'étranger espèrent enfin pouvoir exercer leur droit de vote pour la présidentielle de 2020.

Certainement ces Burkinabè résidents à l'étranger (BRE) ont-ils vu dans le projet de loi portant sur la modification du Code électoral adopté par le Conseil des ministres de ce vendredi 13 juillet, l'aboutissement de ce rêve. Ce dernier entend «apporter des modifications relatives aux pièces servant à l'inscription sur la liste électorale et au vote, à la tenue du référendum et à la mise en œuvre des dispositions relatives au vote des Burkinabè de l'extérieur», soutient le communiqué du Conseil des ministres.

Depuis le début du mandat de Roch-Marc Christian Kabore, le débat sur les pièces à fournir pour le vote des BRE déchire pouvoir et opposition. Cette dernière souhaite un élargissement du document de référence servant à être électeur et éligible pour les prochaines échéances électorales.

BRE en attente depuis 2009

Là où le code électoral permet d'accomplir ce droit civique avec la carte d'identité, le passeport ou la carte consulaire, le gouvernement souhaitait la limiter à la CNI. Sans doute les consultations du président ont dû permettre de dégager un consensus pour la modification du code électorale. Mais le risque est grand de voir le vote de la diaspora renvoyé aux calendes ouagalaises.

La modification du code électoral en 2009 avait permis de concéder le droit de vote aux BRE. L'objectif était d'inscrire la loi dans l'exigence d'équité entre les Burkinabè décrétée par la Constitution. Seulement depuis lors l'effectivité de la mesure a échoué au pied de l'urne. De dilatoire en lenteur à l'exécution, les BRE n'ont pas pu voter lors des élections générales de 2015.

Depuis Roch-Marc Kaboré a exhumé le vote de la diaspora dont il avait assuré l'effectivité au cours de son quinquennat. En quête d'un second mandat, le président burkinabé veut donc aller vite, naviguant entre les fourches caudines de l'opposition et les exigences de la diaspora. Avec ce nouveau projet de modification, l'espoir est grand pour les BRE de pouvoir enfin glisser le bulletin dans l'urne. Au nom de l'équité !

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