Zimbabwe : l'armée s'engage sur sa neutralité lors des élections

Face à la presse comme rarement, un porte-parole de l'armée zimbabwéenne a voulu assurer de la neutralité des forces de défense du pays dans les élections. Prévus pour le 30 juillet prochain, ces scrutins présentent divers enjeux et nécessitent plusieurs dispositions sécuritaires dont le renforcement de la présence des corps habillés dans les villes.
(Crédits : Reuters)

Pour les élections présidentielles, couplées aux législatives et municipales, prévues pour le 30 juillet prochain au Zimbabwe, l'armée restera neutre. C'est ce qu'a assuré ce mercredi, le porte-parole de l'état-major, le colonel Overson Mugwisi. S'adressant à la presse, l'officier supérieur a promis que les militaires zimbabwéens ne joueront aucun rôle lors des élections.

« Les forces de défense du Zimbabwe ne jouent aucun rôle direct dans les élections », a-t-il déclaré.

Cette réaction officielle de l'armée zimbabwéenne vient répondre aux nombreuses accusations répétées, de la presse locale proche de l'opposition qui dénonce un déploiement de centaines de soldats dans certaines régions rurales avec pour mission de faire pression sur les électeurs. Les médias ont fait le lien avec des méthodes rappelant celle de l'ancien président, Robert Mugabe.

Dans son intervention, le colonel Overson Mugwisi a tenu à expliquer le rôle de l'armée et à réfuter toutes les accusations, assurant que l'armée ne se mêlera nullement des élections. « La population n'a pas à s'inquiéter de l'armée... », assurait d'ailleurs la semaine dernière, le vice-président zimbabwéen Constantino Chiwenga, cité par RFI. Celui qui était encore récemment chef d'état-major n'a pas manqué d'arguments mais n'a pas pu rassurer.

Un contexte tendu

L'inquiétude des populations zimbabwéennes par rapport à l'armée est compréhensible. En dehors du fait que sous l'ancien président, Robert Mugabe, elle était omniprésente lors des élections, elle n'a jamais pu rester loin des rouages politiques. D'ailleurs, c'est suite à un coup d'Etat militaire en novembre dernier, que l'ancien homme fort de Harare a perdu son fauteuil. « Pensez-vous que l'armée aurait fait un coup d'Etat pour rendre le pouvoir à l'opposition six mois plus tard ? », s'est interrogé un militant zimbabwéen des droits de l'Homme, sur RFI.

Pour ces élections, les premières depuis la chute de Mugabe, les enjeux sont de taille. Le Zanu-PF, parti au pouvoir aujourd'hui représenté par le président Emmerson Mnangagwa qui a promis des scrutins « libres » et « équitables », pourrait perdre son influence. Le pays pourrait voir alors émerger une nouvelle page politique. Une éventualité qui ne déplaît pas dans le pays.

S'ajoutent à ces enjeux politiques, des enjeux sécuritaires. Après qu'on ait attenté à la vie du président Mnangagwa le 23 juin dernier, les dispositions sécuritaires ont été renforcées. Les autorités du pays ont introduit des drones et des agents antiterroristes pour renforcer la sécurité durant la période d'avant et d'après, mais aussi pendant les élections. On parle de plus de 45.000 policiers spécialement formés qui sont en charge de la gestion sécuritaire.

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