C'est de mauvaise augure pour Muhammadu Buhari ! Son parti, l'APC (All Progressives Congress), est en proie à de vives tensions qui ont atteint leur paroxysme ce mercredi avec l'annonce d'un courant « réformateur » lancé par des parlementaires frondeurs. Le mouvement est dirigé par Buba Galadima, et s'est donné comme nom, « Reformed All Progressives Congress ». Bien qu'il ne s'agit, pour l'instant « que » d'une dissidence, ce courant risque d'amenuiser les chances de Buhari de rempiler pour un second mandat lors de la présidentielle de 2019, à laquelle il s'est déjà déclaré candidat.
Le courant des frondeurs accuse le président et son gouvernement de mauvaise gestion et surtout de n'avoir pas tenu ses promesses électorales notamment la sécurité et la lutte contre la corruption. « Le président Buhari a instauré un Etat dictatorial, où règnent l'impunité, l'abus de pouvoir, la perte des droits constitutionnels » a lancé le chef de file des dissidents à l'occasion d'une conférence de presse, ce mercredi à Abuja, qualifiant la gestion du chef de l'Etat de « désastre monumental » fustigeant un gouvernement qui « n'a aucune vision, est inepte et incompétente ».
Guerre de clan
Le parti du président Buhari traverse des dissensions depuis plusieurs mois. Ils ont pris une tournure à la suite du Congrès que vient de tenir, en début de ce mois, l'APC avec à la clé, la désignation de nouveaux responsables.
Le parti s'est donc mis en ordre de bataille pour les prochaines élections générales et c'est ce qui visiblement a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase chez les frondeurs. Certains ont en effet et à plusieurs reprises, fait savoir leur mécontentement par rapport au choix de certaines personnalités dans la direction du parti et comme candidat pour les prochaines élections. Dans le viseur des frondeurs, des anciens membres du PDP, le parti de l'ancien président Goodluck Jonathan et qui ont fait dissidence pour rallier Buhari à la dernière minute.
C'est donc, et de l'avis de plusieurs analystes de la politique nigériane, une guerre de clans sur fonds de lutte de positionnement qui agite l'APC. A quelques mois de l'élection présidentielle, cette dissension est un coup dur pour Buhari mais malgré le poids électoral de certains frondeurs, il leur manque tout comme à l'opposition, une figure qui pourrait faire le poids face au président sortant estiment plusieurs observateurs locaux.
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