Zimbabwe : drones et agents antiterroristes pour la sécurité lors des présidentielles

Les autorités zimbabwéennes ont décidé d'introduire des drones et des agents antiterroristes pour renforcer la sécurité avant, pendant et après les élections présidentielles. Prévues pour le 30 juillet avec un second tour éventuel au 8 septembre, ces scrutins se déroulent dans un climat de non sérénité alors qu'une bombe avait explosé à Bulawayo où se trouvait le président sortant.
(Crédits : Tafadzwa Ufumeli/Reuters)

Au Zimbabwe, pour les prochaines élections présidentielles, couplées aux législatives et municipales prévues au 30 juillet, les autorités du pays ne laisseront rien au hasard en termes de sécurité. Selon le président de la commission de la sécurité électorale de la République du Zimbabwe, Erasmus Makodza, cité par la presse locale, des dispositions strictes ont été prises pour contrer le terrorisme durant les élections.

Le responsable a notamment cité l'introduction d'agents antiterroristes, de drones ainsi que d'autres mécanismes de surveillance lors des rassemblements politiques qui ont lieu en prélude aux élections. « Nous veillerons également à déployer plus de policiers en civil parmi les foules et nous utiliserons des drones pour surveiller les activités lors des rassemblements pour voir ce qui se passe », a déclaré Makodza. Selon lui, il y aura une vigilance et une visibilité accrues de la police durant tous les rassemblements politiques. Ainsi, a ajouté le responsable, plus de 45.000 policiers spécialement formés sont en charge de la gestion sécuritaire dans tout le pays avant, pendant et après les élections.

Un contexte source de stress sécuritaire

Les autorités en charge de la sécurité en Zimbabwe ne s'arrêteront pas à la mise en place des dispositifs sécuritaires. Erasmus Makodza a souligné que la police procéderait également à certaines interdictions. Celles-ci concernent selon lui, les armes dangereuses telles que les catapultes, les pinces, les arcs et les flèches, les couteaux, les machettes, les haches et les lances.

Cet engagement sécuritaire des autorités à l'occasion des tous premiers scrutins post-Mugabe s'il peut paraître excessif peut également être compris, compte tenu du contexte et de l'enjeu. En ce qui concerne le contexte, le pays vit un stress sécuritaire depuis l'explosion le 23 juin dernier, d'une bombe à Bulawayo, la deuxième plus grande ville zimbabwéenne après Harare. Cet évènement est survenu alors le président en exercice et candidat à sa propre succession, Emmerson Mnangagwa, était en plein meeting dans la ville et venait à peine de prononcer son discours.

Visiblement, une tentative d'atteinte à la vie du chef de l'Etat que la presse a rapidement relayé. « Je suis habitué à ces tentatives... Un objet a explosé à quelques centimètres de moi, mais ce n'était pas mon heure », a banalisé Mnangagwa lui-même plus tard face à la presse locale. Le bilan n'est pas négligeable : un vice-président touché et plusieurs blessés.

Quant à l'enjeu des élections, en dehors du fait qu'il s'agit des toutes premières après la chute de Robert Mugabe qui a passé 37 ans au pouvoir, les présidentielles opposent le président sortant, candidat du Zanu-PF, parti de son prédécesseur, à Nelson Chamisa, le président du MDC, le parti de l'opposant historique de Mugabé, Morgan Tsvangirai décédé il y 5 mois.

Donné favori par plusieurs observateurs, Emmerson Mnangagwa pourrait avec ces élections, disposer d'un vrai mandat à la tête du pays et devenir véritablement le commandant en chef. Mais si c'est Chamisa qui gagne, peu probable, ce sera la fin de la régence du Zanu-PF.

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