Libye : pour la communauté internationale, la gestion du pétrole droit revenir aux autorités reconnues

La réaction de la Communauté internationale ne s'est pas fait attendre après que les autorités libyennes rivales des autorités reconnues ont annoncé que certaines installations pétrolières du pays passaient dorénavant sous leur contrôle. Dans une déclaration commune cette semaine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et les Nations Unies ont exigé un retour à la normale, menaçant même de demander des comptes.
Ras Lanouf, un des sites pétroliers stratégiques en Libye, aujourd'hui contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et ses troupes.

L'annonce faite par les autorités parallèles basées dans l'est de Libye concernant la gestion du pétrole du pays qui devrait désormais passer sous leur contrôle, au détriment des autorités reconnues, n'est pas du goût de la Communauté internationale. Sollicitée par le gouvernement d'Union nationale reconnu, cette dernière a exigé ce mercredi que la gestion du pétrole revienne aux autorités reconnues.

«Les installations, la production et les revenus pétroliers de la Libye appartiennent au peuple libyen (...). Ces ressources vitales pour la Libye doivent rester sous le contrôle exclusif de la Compagnie nationale de pétrole, légitimement reconnue, et sous la seule supervision du gouvernement d'union nationale, comme énoncé dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU», note-t-on dans une déclaration commune des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et des Nations Unies. Selon cette déclaration, les quatre pays sont «très préoccupés» par l'annonce du transfert de contrôle de la gestion du pétrole.

De son côté, dans le même sillage que Washington, Paris, Londres et Rome, les Nations-Unies sont montées au créneau. Dans un communiqué rendu public, le secrétaire général de l'institution, Antonio Guterres, a exigé «le retour de toutes les ressources naturelles, leur production et les revenus qu'elles génèrent, sous le contrôle des autorités libyennes reconnues». Appelant «à l'unité des institutions libyennes», le responsable a ensuite insisté sur «les droits exclusifs de la National oil corporation à exporter le pétrole du pays».

Des comptes à rendre

Si les exigences des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et des Nations Unies ne sont pas satisfaites, il y aura des représailles, peut-on également noter dans les déclarations. «Toute tentative de contourner le régime de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU nuira profondément à l'économie libyenne, aggravera la crise humanitaire et sapera plus largement la stabilité du pays ... La communauté internationale va exiger des comptes de ceux qui sapent la paix, la sécurité et la stabilité de la Libye», ont prévenu les pays occidentaux qui ont aussi appelé «tous les acteurs armés à cesser les hostilités et à se retirer immédiatement et sans condition des installations pétrolières avant de faire de nouveaux dégâts».

Depuis la fin du régime de l'ancien guide libyen, Mouammar Kadhafi, le pays est divisé notamment entre le gouvernement d'Union nationale basée à Tripoli et reconnue par la communauté internationale et les autorités rivales basées dans l'est du pays avec le soutien de l'Armée nationale libyenne, une force paramilitaire dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. C'est d'ailleurs ce dernier qui, après une offensive sur le Croissant pétrolier, laquelle a permis à ses éléments de mettre la main sur deux terminaux pétroliers à Ras Lanouf et al-Sedra, a annoncé le 25 juin dernier, que toutes les installations pétrolières passaient sous son contrôle.

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