Gabon : la révision des listes lancées pour des législatives sans date

L’objectif affiché du Gouvernement Issoze Ngondet III, inscrire les citoyens qui ont atteint l’âge de 18 ans, rectifier les omissions, les oublis, les informations tronquées puis permettre à ceux qui n’étaient pas inscrits de pouvoir le faire. Ce 15 juin, le ministère de l’Intérieur lance la révision des listes électorales du Gabon. Une opération qui devrait s’étaler sur 15 jours en prévision de législatives dont on ne connaît toujours pas la date.
Ibrahima Bayo Jr.
(Crédits : DR)

A Libreville et ailleurs dans le pays, l'on s'interroge de savoir si la mesure n'est pas une temporisation face à l'exaspération de voir les législatives sans cesse repoussées. Au siège de son bureau du Delta Postal d'Angonjé (nord de Libreville) où il recevait la presse, Lambert Noel Matha, le ministre de l'Intérieur a annoncé une révision des listes électorales. L'opération qui sera lancée ce vendredi 15 juin, va se poursuivre jusqu'au 29 juin 2018.

Quinze jours de toilettage pour le fichier électoral gabonais

«Vendredi 15 juin va démarrer sur l'ensemble du territoire national, l'opération de révision de la liste en vue de la constitution du fichier devant servir aux scrutins immédiats à savoir, l'élection des députés, des membres des conseils municipaux et des conseils départementaux, étant entendu que le mandat de ces conseillers prend fin en février 2019», annonce Lambert Noel Matha.

Dans le détail, il s'agira de faire entrer de nouveaux arrivants dans le fichier électoral national, ces citoyens qui ont atteint l'âge légal (18 ans) pour devenir électeurs. Leur nombre serait de 20 000 à 25 000 nouveaux électeurs, selon les estimations du ministère de l'Intérieur. L'opération de révision permettra aussi d'effectuer des rectificatifs sur la résidence et en rayer les personnes décédées. Un toilettage donc des listes électorales.

« Le but de la révision de la liste électorale est de permettre à ceux-là dont les noms ont été omis ou mal retranscrit, mais de permettre également de prendre en compte ceux qui auront eu 18 ans entre les deux révisions. Le Ministère de l'Intérieur ne s'occupera plus que des opérations en amont», justifie Lambert Noel Matha. Pourtant, l'enjeu est ailleurs. Il concerne la date de la tenue de ce scrutin crucial et très attendu.

En attendant les calendes grecques...

Pour l'heure, le gouvernement traîne des pieds. Avec des explications peu convaincantes, il a acté plusieurs reports de l'échéance alors que le mandat des députés est expiré depuis février 2017. Une série de reports qui a valu au gouvernement du Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet sa dissolution par la Cour constitutionnelle de Marie Madeleine Mborantsuo.

Désormais, dans le pays, l'on s'inquiète que cette annonce de révision de listes ne soit qu'un stratagème de plus pour tempérer les inquiétudes de l'opposition et de l'électorat sur la vraie date des élections. On conjecture même qu'avec cette sortie du ministre de l'Intérieur, il faudrait attendre l'expiration en février prochain du mandat des conseillers municipaux pour procéder aux élections, sans engendrer un double frais.

Nouvelle réponse de Lambert Noel Matha : «l'organisation l'administration et la gestion, la date du scrutin relève du Conseil Gabonais des Elections (CGE)» ! Cette réponse est restée inchangée depuis que la question de la date des législatives est soulevée. Le CGE est pourtant déjà mis en place début mai. Seulement Moïse Bibalou Koumba qui la préside n'a encore fait aucune annonce dans ce sens. Le président du CGE s'est muré dans le silence. Sans réponse des acteurs concernés, les Gabonais doivent se résoudre à accepter que les législatives vont encore être renvoyées aux calendes grecques.

Ibrahima Bayo Jr.

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