Togo : 70% des Togolais souhaitent le départ de Faure Gnassingbé

D'après les résultats d'un sondage réalisé par le réseau de recherche panafricain Afrobaromètre, 87% de Togolais veulent la limitation à deux du mandat présidentiel alors que 70% des sondés estiment que le président Faure Gnassingbé ne devrait plus être candidat en 2020. Les résultats rendus publics cette semaine à Lomé viennent conforter l'opposition dans sa démarche.
Afrobaromètre est une série comparative d'enquêtes auprès des ménages qui mesurent et analysent l’évolution du point de vue des citoyens sur la gouvernance, la démocratie, la société civile, les performances économiques et la qualité de vie dans les pays du Continent.
Afrobaromètre est une série comparative d'enquêtes auprès des ménages qui mesurent et analysent l’évolution du point de vue des citoyens sur la gouvernance, la démocratie, la société civile, les performances économiques et la qualité de vie dans les pays du Continent. (Crédits : Reuters)

En pleine crise sociopolitique et alors que le dialogue ne semble pas pouvoir aboutir, voilà une troisième voix qui pourrait édifier les uns et les autres sur le cas togolais. Le réseau de recherche panafricain Afrobaromètre est allé à la rencontre de citoyens togolais en novembre dernier à la faveur d'un sondage dont les résultats ont été rendus publics la semaine dernière. Il en ressort qu'une grande majorité des Togolais ne voudrait plus avoir Faure Gnassingbé comme président après 2020.

«7 Togolais sur 10 (70%) pensent qu'étant donné que le président Faure Gnassingbé a déjà été élu à trois reprises, il ne devrait plus briguer un nouveau mandat en cas d'adoption de la limitation de ce dernier. Le souhait de voir le président renoncer à une nouvelle candidature en cas d'adoption est partagé par la moitié (53%) des partisans du pouvoir contre 90% des partisans de l'opposition», indique le rapport de synthèse du sondage.

La révélation est d'autant quelque peu surprenante que 45% des Togolais sont favorables à une démission immédiate du président Faure Gnassingbé, contre 41% qui ont un avis contraire. D'après les mêmes résultats, 87% des Togolais veulent la limitation du nombre de mandats à deux. Pour obtenir gain de cause, poursuit la source, 66% des Togolais pensent que les leaders de l'opposition devraient maintenir la confrontation avec le pouvoir.

Sur les autres revendications de l'opposition, notamment le retour à la Constitution de 1992 ou le vote de la diaspora, les Togolais ont encore en majorité opté pour le camp de l'opposition. «Environ 6 Togolais sur 10 (63%) soutiennent l'idée du retour à la Constitution d'octobre 1992 contre seulement 1 Togolais sur 10 (11%). Les trois quarts des Togolais (77%) pensent que le gouvernement devrait autoriser les Togolais de la diaspora à voter lors des élections», révèle sondage du réseau de recherche panafricain Afrobaromètre.

Désapprobation dans le camp Gnassingbé

La réaction des sympathisants du chef de l'Etat togolais aux résultats du sondage ne s'est pas fait attendre. Dès le lendemain sur les réseaux sociaux, les réactions se sont succédé pour fustiger ce sondage qui vient quasiment «appuyer l'opposition».

Certains internautes pro-Gnassingbé sont allés jusqu'à dire que «ce sondage est une manœuvre de l'opposition pour déstabiliser le climat de paix qui règne dans le pays à quelques jours de la fête de l'indépendance». «Quel résultat espériez-vous (l'opposition, NDLR)?  Qui d'entre vous a été contacté pour ce sondage ? Je ne connais personne qui ait pris part à  ce sondage. A chacun son sondage, tous les véreux viennent profiter de la crise et faire du chantage», a laissé entendre un autre internaute.

Du côté de l'opposition, la réaction est moins prononcée. On se contente plutôt d'annoncer de nouvelles manifestations pour les 25, 26 et 28 avril. Et après la répression de la semaine dernière, pour cette fois-ci, le gouvernement ne s'est pas opposé au projet, mais s'est montré très politicien dans sa réplique : «Le gouvernement prend acte de cette attitude regrettable et va en tirer toutes les conséquences qui s'imposent», peut ont lire ce samedi dans un courrier adressé à la Coalition par le ministre togolais de l'Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Payadowa Boukpessi.

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