Le dialogue politique n'est pas un vain mot au Burkina. Contrairement à plusieurs pays de la sous-région comme c'est actuellement le cas au Tchad et il y a quelques mois au Mali, les autorités ont choisi la voie du dialogue pour l'adoption d'une nouvelle constitution. Le président Roch Marc Christian Kaboré a ainsi reçu ce jeudi 19 avril au Palais présidentiel de Kosyam, une délégation de l'opposition politique conduite par son chef de file Zéphirin Diabré.
Selon la présidence burkinabé, «les discussions qui se sont déroulées dans un climat cordial et constructif ont porté sur des questions d'intérêt national notamment, la procédure d'adoption de la nouvelle Constitution, le code électoral et l'opérationnalisation du vote des Burkinabè à l'étranger». A l'issue des échanges qui ont duré plus de deux heures, le chef de file de l'opposition a souligné que l'audience a été l'occasion de réaffirmer la position des partis membres de l'opposition notamment sur le vote des Burkinabè de la diaspora. «Il faut finir définitivement avec les faux rendez-vous et qu'en 2020, les Burkinabè qui sont à l'étranger puissent voter et exprimer leur devoir civique » a déclaré Zéphirin Diabré, qui a été battu au second tour de la dernière présidentielle par l'actuel président. Sur la nouvelle Constitution en préparation, l'opposition a estimé qu'il est nécessaire de s'accorder sur la formule pour son adoption et plusieurs possibilités s'offrent et au gouvernement et à l'opposition. « Il faudrait que nous nous accordions là-dessus. Il faudrait aussi que nous nous accordions sur la période qui sied pour que cette opération ait lieu. Ces questions continueront à faire l'objet de réflexions», a fait remarquer à la presse, le chef de file de l'opposition.
Dialogue politique
La rencontre du chef de l'Etat avec l'opposition politique s'inscrit, selon la présidence, dans le cadre du dialogue institutionnel républicain, lequel vise à rechercher un large consensus sur «les questions d'intérêt national». Ce vendredi d'ailleurs, Roch Kaboré a également reçu les membres de la majorité présidentielle avec qui il a également échangé sur les mêmes sujets, c'est-à-dire la procédure d'adoption de la nouvelle Constitution, et le vote des Burkinabè à l'étranger.
L'adoption d'une nouvelle Constitution a été une des promesses de campagne du chef de l'Etat et elle devrait permettre au pays de tourner définitivement la page de l'ancien président déchu Blaise Compaoré. L'avant-projet du texte a été déjà rédigé par une commission spécialement créée à cet effet et les résultats des travaux et des consultations ont été remis au président de la République depuis plusieurs mois. Le dialogue politique en cours devrait permettre de trancher sur certaines questions en suspens notamment la nature du pouvoir et la répartition des pouvoirs entre les principales institutions constitutionnelles. En choisissant la voie du dialogue, le président Roch s'épargne ainsi les risques d'une contestation politique comme c'est le cas actuellement au Sénégal.
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