Togo : les chefs d'Etat de la CEDEAO appellent à des réformes dans le respect de la démocratie

Réunis ce samedi à Lomé en sommet extraordinaire, des chefs d'Etat membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest se sont penchés sur plusieurs questions dont la crise togolaise. Dans le communiqué final sanctionnant leurs travaux, les dirigeants ont appelé à des réformes dans le respect de la démocratie.
Lors du mini-sommet de cinq chefs d'Etat de la CEDEAO sur la monnaie unique, le 24 octobre 2017 à Niamey au Niger.
Lors du mini-sommet de cinq chefs d'Etat de la CEDEAO sur la monnaie unique, le 24 octobre 2017 à Niamey au Niger. (Crédits : Présidence Niger)

Le Togo connaît depuis huit mois une crise politique avec des conséquences directes sur l'économie du pays et qui inquiète toute la sous-région ouest-africaine. Les multiples tentatives de médiations, dont celle du président voisin ghanéen, sont restées vaines. Sur invitation du président de la conférence de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et président de la République du Togo, Faure Gnassingbé, une dizaine de chefs d'Etat ont évoqué le sujet de la crise et ont exhorté les parties impliquées à opter pour des réformes dans le respect de la démocratie.

«La Conférence des chefs d'Etat les (les médiateurs, NDLR) encourage à intensifier les efforts pour aider le gouvernement et les acteurs politiques dans la réalisation de réformes constitutionnelles dans le respect des délais légaux, des normes et des principes de la démocratie et de l'Etat de droit», note-t-on dans le communiqué lu par le ministre togolais des Affaires étrangères, président du Conseil des ministres de la CEDEAO.

Rappelons que la crise togolaise a débuté le 19 août 2017 après la répression d'une manifestation du Parti national panafricain de Tikpi Atchadam. Depuis, l'opposition réunie au sein d'une coalition n'a cessé de manifester dans les rues quasiment tous les week-ends. Elle exige des réformes constitutionnelles et institutionnelles, mais pas n'importe lesquelles.

L'opposition demande entre autres un retour à la Constitution de 1992, censée empêcher Faure Gnassingbé qui fait déjà son troisième mandat, d'en briguer un quatrième. Et c'est sur ce point que les opinions ne sont pas les mêmes. Le pouvoir de son côté entend plutôt accorder la limitation des mandats du chef de l'Etat à deux, mais en disposant que cela ne soit applicable qu'à partir d'un éventuel quatrième mandat de Faure Gnassingbé.

Des recommandations attendues

Face à la situation dans le pays et alors que la  semaine dernière une autre manifestation de l'opposition a été encore refusée par les forces de l'ordre et de sécurité, les chefs de l'Etat de la CEDEAO s'inquiètent toujours de l'issue du dialogue en cours. Déjà en très grande difficulté (seulement trois séances entrecoupées, depuis lors), ce dialogue n'a quasiment plus aucune chance de réussir. L'opposition avait déjà averti que la répression des manifestations aura un impact sur le déroulement du dialogue.

La Conférence des chefs d'Etat tout en félicitant les médiateurs, notamment les présidents ghanéen, Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé, pour les efforts et les initiatives déployés en vue de la résolution des tensions politiques, veut pouvoir aller plus loin, en demandant expressément aux médiateurs «de proposer des recommandations (pour une sortie de crise, NDLR) qui seront soumises au prochain sommet de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement» qui se tiendra en juin prochain à Lomé.

Retenons par ailleurs que la Conférence a aussi invité «instamment tous les partis politiques et la société civile togolaise à s'abstenir de tout acte de violence et de tout agissement susceptibles de constituer une menace à la paix et à la stabilité du Togo et de la région».

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