Après le « thé de la paix » entre Macky Sall et Mohamed Ould Abdelaziz, l'accord qui scelle la réconciliation. En visite à Nouakchott les 9 et 10 février dernier, Macky Sall avait fini par obtenir des concessions notamment sur le partage de la manne gazière et de ... l'accord de pêche.
« Quinzaine d'avril », pour des raisons d'agenda
Cette visite de bon voisinage avait été précédé d'un regain de tension dans les eaux frontalières après la mort d'un jeune pêcheur sénégalais abattu par les garde-côtes mauritaniens après que son embarcation se soit aventuré, sans autorisation, dans les eaux mauritaniennes. Pour calmer les eaux agitées, Dakar et Nouakchott avaient mené avec succès des renégociations des termes de l'accord de pêche expiré depuis 2015.
Pour promouvoir son secteur halieutique, la Mauritanie avait mis en place un nouveau Code de la pêche qui exige d'employer un personnel exclusivement mauritanien et de débarquer les prises sur des quais mauritaniens. Mais le Sénégal tablait sur un régime spécial pour les armateurs sénégalais, obligés de pêcher de plus en plus loin, au point de s'aventurer dangereusement dans les eaux des pays voisins.
Le nouvel accord devait être signé fin mars lors d'une visite à Dakar de Nany Ould Chrougha, le ministre mauritanien de la Pêche et de l'économie maritime. « Le travail est terminé. Mon homologue m'avait donc proposé de venir à Dakar pour qu'on finalise les accords pour les signer. Mais pour des problèmes d'agenda, il m'avait demandé pour qu'on recule cela pour la première quinzaine du mois d'avril », fait savoir Omar Guèye, son homologue sénégalais sur les ondes de la Radio Futurs Médias (privée).
Une exemption des Sénégalais
Depuis la visite de Macky Sall à Nouakchott, les deux ministres s'envoient des délégations techniques qui devront fixer les termes de cet accord et les faire valider avant que le texte final ne soit finalisé pour être signé à Dakar. Sur le contenu de cet accord, les acteurs restent pour le moment muet, se contentant de commentaires volontairement larges et ambigus, comme a pu le constater La Tribune Afrique à travers de nombreuses relances téléphoniques.
Pour autant, il ne faut pas s'attendre à voir Macky Sall marcher sur l'eau. De certaines indiscrétions, Dakar devrait obtenir une augmentation du tonnage -auparavant fixé à 50.000 tonnes par an- et une taxe sur les prises moins importantes que pour les autres armateurs étrangers. D'autres pointent un régime spécial octroyé aux Sénégalais qui pourrait être en contradiction avec le nouveau Code de la pêche de la Mauritanie. L'équilibre est fragile pour finaliser le nouvel accord. Et il faudra à Dakar, comme à Nouakchott, aller au-delà des réticences pour calmer définitivement, ce vent qui agite tout le temps les eaux.
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