Afrique du Sud : Jacob Zuma poursuivi pour fraude et corruption

Après avoir été contraint à la démission à la tête de l’Etat sud-africain en février dernier, Jacob Zuma sera poursuivi pour fraude et corruption dans son pays. Une procédure qui pourrait se dérouler «avec succès», selon le procureur général d’Afrique du Sud.
(Crédits : Reuters)

L'heure de la justice a-t-elle sonné pour Jacob Zuma ? L'ex-président d'Afrique du Sud va être poursuivi pour fraude et corruption, a annoncé le ministère public en conférence de presse vendredi après-midi.

«Après examen de la question, je suis d'avis qu'il y a des chances raisonnables de que M. Zuma soit poursuivi avec succès M. Zuma pour les accusations énumérées dans l'acte d'accusation», a déclaré le procureur général de l'Etat Shaun Abrahams.

Le désormais homme fort de Mahlamba Ndlopfu est inculpé pour corruption, fraudes, racket et blanchiment d'argent. Au total, 16 accusations concernant 783 cas d'actes répréhensibles présumés, selon les précisions de l'Autorité nationale des poursuites (NPA).

Tout est parti d'une affaire qui fait scandale à la fin des années 1990. Jacob Zuma, alors vice-président de l'ANC -le parti au pouvoir-, est accusé pour la première fois d'avoir accepté des pots de vins dans le cadre d'un contrat d'armement public avec des sociétés étrangères. Mais en 2009, à la veille de son élection à la tête du pays, les charges contre lui sont abandonnées pour vice de procédure. Pourtant, son conseiller financier à l'époque des faits, Schabir Shaik, avoir été reconnu coupable de corruption et emprisonné en 2005.

Nouveau coup de tonnerre en 2016, le président est à nouveau cœur de la polémique, accusé d'avoir puisé dans les caisses de l'Etat pour rénover sa maison. Plus récemment, l'affaire Gupta -du nom d'une fratrie d'origine indienne mêlée à plusieurs affaires de corruption- dans laquelle il est plusieurs fois cité sera vraisemblablement la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ce scandale de trop contraint Zuma à la démission dans la nuit 14 février.

C'est donc comme le Sud-africain lambda que celui qui a dirigé le pays pendant près de neuf ans devra répondre devant la justice des charges reposant contre lui.

«Je suis d'avis qu'un tribunal de première instance serait l'instance la plus appropriée pour que ces questions soient ventilées et décidées», a déclaré le procureur général de l'Etat.

Au moment où de nombreux Sud-africains et l'opposition saluent cette décision de la justice, l'ANC apporte son soutien à l'ex-président.

«Nous continuons d'affirmer le droit inaliénable de tous dans notre pays, y compris le camarade Jacob Zuma, d'être présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit prouvée», a déclaré le parti dans un communiqué.

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