Il ne s'agit pour l'heure que de résultats partiels et provisoires de l'élection présidentielle du 7 mars dernier, mais qui donnent déjà et largement une idée de la suite du processus électoral en cours en Sierra Leone. Selon les chiffres publiés samedi par la commission électorale nationale, sur la moitié des suffrages des 16 districts qui ont été compilés, les deux principaux favoris du scrutin se détachent de la course en recueillant chacun près des 43% des voix. Il s'agit de Samura Kamara, candidat de l'APC (All people's congress), le parti au pouvoir qui devance de quelques voix, le principal candidat de l'opposition, Julius Maada Blo du SLPP (Sierra Leone people's party). Loin derrière, on retrouve Kander Yumkella, ancien haut diplomate onusien qui a recueillit 6,7% ainsi que l'ancien vice-président Saul Sam Sumana avec 3,4%. Les douze autres candidats n'ont enregistrés que des scores marginaux qui ne risquent pas de peser grand-chose dans les résultats globaux définitifs.
A moins d'un revirement spectaculaire de dernière heure donc, l'actuel chef de la diplomatie Samura Kamara et l'ancien chef d'Etat au sortir de la guerre civile, Julius Maada Blo, vont devoir s'affronter pour un second tour car il faudrait gagner 55% des voix pour espérer se faire élire au premier tour. Les deux candidats sont arrivés au coude-à-coude, ce qui laisse encore présager un second tour qui sera âprement disputé.
Alternance pacifique
La Commission électorale a annoncé qu'elle publiera les résultats définitifs dès qu'ils seront disponibles mais de manière générale, les premiers chiffres confirment le scénario le plus attendu de ce triple scrutin. En plus de la présidentielle, les sierra-léonais avaient également voté pour les législatives et les locales.
Le scrutin s'est déroulée globalement dans le calme et la sérénité, les différentes missions d'observations de l'UE, l'UA, de la CEDEAO et du Commonwealth n'ont pas enregistré de « problèmes majeurs » selon leurs premiers constats. Le pays est donc en voie de réussir sa quatrième alternance politique depuis la fin de la guerre civile qui a fait plus de 120 000 morts de 1991 à 2002.
Apres deux mandants dont le bilan reste contrasté, le président Ernest Bai Koroma se retire tout en laissant un lourd héritage à son successeur. En plus de la nécessité de relancer l'économie du pays, les attentes sociales sont de plus en plus pressantes pour ce petit pays d'Afrique de l'Ouest qui peine encore à se relever de ses décennies de crises politiques et sécuritaires ainsi que dernièrement de la baisse des prix du minerai de fer, son principal produit d'exportation, et de l'épidémie d'Ebola de 2014.
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