Mozambique : l'UE appuie la lutte contre le trafic de drogue avec 4,4 millions de dollars

L'Union européenne accordera à l'Etat mozambicain une aide financière d'un montant de 4,4 millions de dollars pour soutenir la guerre contre le trafic de drogue dans le pays. Cet appui s'inscrit dans le cadre d'un accord conclu ce vendredi 16 février 2018 entre le Mozambique et le Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime.
Vue sur Maputo, Mozambique.
Vue sur Maputo, Mozambique. (Crédits : Reuters)

Le Mozambique reçoit un coup de pouce de la part de l'Union européenne dans sa croisade contre le trafic de drogue. Ce vendredi 16 février 2018, les autorités du pays ont conclu un accord avec le Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) prévoyant un engagement financier de l'Union européenne (UE). L'instance européenne devrait à ce titre soutenir cette guerre avec une enveloppe de 4,4 millions de dollars. « L'accord permettra de mener des actions harmonisées et efficaces contre les réseaux de trafic de drogue et autres formes de criminalité transnationale », a déclaré le ministre mozambicain des affaires étrangères, Jose Pacheco, à l'issue de la cérémonie de signature avec la représentante régionale de l'ONUDC, Zhuldyz Akisheva et le représentant de l'UE, Stergios Varvaroussis. Selon le chef de la diplomatie mozambicain, en raison des conséquences de ce trafic au-delà du Mozambique, ces actions coopératives sont utiles.

Effet, comme l'a reconnu Stergios Varvaroussis, « c'est une menace pour nos citoyens, car même les pays qui ne sont touchés que par le transit de produits illicites finissent par connaitre des problèmes sociaux et de santé publique qui ont un impact sur le développement et la stabilité ». Ainsi, la lutte contre le trafic de drogue nécessite la coopération entre le gouvernement mozambicain et les autres Etats membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). « Le trafic des stupéfiants et le crime organisé ont tous une répercussion néfaste sur le développement durable », a expliqué la représentante régionale de l'ONUDC qui a aussi salué des actions collaboratives.

Plaque tournante de la drogue

L'intervention de l'UE et de l'ONUDC en Mozambique se comprend. Le pays est considéré comme une plaque tournante de la drogue depuis des années. Déjà en octobre 2010, l'ONG britannique Chatham House était arrivée à la même conclusion indiquant qu'il serait un carrefour entre les pays producteurs d'Amérique latine et d'Asie, et l'Europe consommatrice. L'ONG qui s'appuie sur le travail de l'Agence britannique de lutte contre le crime organisé (SOCA), a souligné que plusieurs types de drogue comme l'héroïne, le mandrax et la marijuana ou encore la cocaïne transitent par le Mozambique.

L'organisation britannique pour expliquer le phénomène, a mis en avant la porosité des frontières du pays et ses aspects géographiques (il jouit d'une zone maritime de presque 600.000 km², de 2 740 km de côtes, de ses archipels et de 4.571 km de frontières terrestres). « Et pour cause, nous sommes un pays pauvre. Nous n'avons pas les véhicules, les appareils de surveillance et le personnel suffisant pour assurer cette mission », a laissé entendre face à la presse à l'époque, Jovencio Chirindva, membre de l'association mozambicaine Réseau national contre la drogue.

Les experts indiquent que près d'une tonne de cocaïne transite chaque mois par le Mozambique et que la valeur des drogues illicites transitant le pays est ''probablement'' supérieure à l'ensemble de son commerce extérieur légal.

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