Afrique du Sud : la police mène un raid chez les Gupta

Fini la méthode douce, c’est ce qui transparaît des deux raids effectués par les forces spéciales de la police sud-africaine contre un domicile et le siège du groupe des Gupta. Des opérations coordonnées où 3 personnes ont été arrêtées et qui représente un durcissement de la pression visant à pousser Jacob Zuma à la démission.
Amine Ater
Des membres de l'unité spéciale Hawks en faction devant la résidence des Gupta à Johannesburg,
Des membres de l'unité spéciale Hawks en faction devant la résidence des Gupta à Johannesburg, (Crédits : Reuters)

Les éléments des Hawks (forces spéciales de la police sud-africaine), ont lancé un raid au petit matin de ce mercredi 14 février dans une résidence de luxe à Johannesburg appartenant aux Gupta. Une perquisition qui s'inscrit dans le cadre de l'enquête sur les accusations de collusions et de corruption liant les trois frères Gupta et le président Jacob Zuma à qui l'ANC vient de demander de déposer sa démission.

Le Parlement vient de son côté, d'accepter une demande de rapprocher la motion de censure portée par l'opposition du 22 février au jeudi 15 février. Une motion qui compte sur le soutien de l'ANC qui a annoncé vouloir y apporter ses propres amendements.

Fin du mythe de l'intouchabilité pour les Gupta

La SABC (radio et télévision d'Etat) a annoncé qu'un membre de la famille Gupta ferait partie des personnes arrêtées. L'unité d'élite Hawks aurait effectué trois arrestations à la suite de leur intervention, ce qui met fin au mythe d'intouchabilité qui entourait les Gupta depuis neuf ans. Ce raid marque également une escalade dans la pression visant à pousser Jacob Zuma vers la sortie.

L'unité des Hawks aurait également fait irruption au siège d'Oakbay holding détenu par les Gupta, situé dans la zone financière de Sandton à Johannesburg. Hangwani Mulaudzi, porte-parole de l'unité d'élite a déclaré à la presse que les opérations faisaient partie d'une enquête sur des allégations de trafic d'influence. Ces raids pourraient servir à rassembler des preuves dans le cadre d'une enquête judiciaire sur un réseau de corruption plus large impliquant les Gupta et des officiels sud-africain qui a été baptisée « capture d'Etat » par la presse locale.

L'ANC déterminée à se débarrasser de Zuma

Pour l'heure, la police n'a pas communiqué sur ce qui a été saisi dans le domicile et les locaux commerciaux des Guptas. Parallèlement, l'annonce du raid s'est ressentie sur le rand, dont la valeur s'est appréciée de 0,5% par rapport au dollar. Ce déploiement de force n'a toujours pas fait réagir le président, dont le parti exige la démission. Le recours aux Hawks signifie également un changement de cap de l'Etat-major de l'ANC pour pousser Zuma vers la sortie.

Jusque-là, le parti dirigé par Cyril Ramaphosa avait privilégié une approche censée éviter une « humiliation » de Jacob Zuma. Une manière qui visait à maintenir les rangs de l'ANC dans l'optique des élections de 2019, après le refus du président en fin de mandat de se conformer à l'appel de la démission de la commission exécutif de l'ANC, Ramaphosa semble s'être décidé a opté pour la manière forte.

Le parti étudie même l'option d'introduire sa propre motion de censure à l'encontre du président, qui pourrait avoir lieu avant celle introduite par l'opposition est qui est prévue pour le 22 février dernier. Le recours à une motion de défiance par l'ANC reste tributaire des évolutions de la situation lors des prochains jours, vu qu'un vote favorable devrait pousser à la démission l'ensemble du gouvernement actuel, ce qui compliquerait la présentation annuelle du budget qui est prévue pour le 22 février.

Amine Ater

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