Somalie : le président Farmajo limoge le maire de Mogadiscio

Le président somalien a décidé de limoger le maire de la capitale, Thabit Abdi Mohamed, qui réclamait une plus grande autonomie pour Mogadiscio. L’éviction de l’ancien édile allonge ainsi la liste des maires des capitales africaines limogés ces derniers temps, signe d’un malaise entre autorités centrales et pouvoirs locaux.
Le maire de Mogadiscio, Thabit Abdi Mohamed, en poste depuis neuf mois a été limogé par le président Mohamed Abdullahi Farmajo.
Le maire de Mogadiscio, Thabit Abdi Mohamed, en poste depuis neuf mois a été limogé par le président Mohamed Abdullahi Farmajo. (Crédits : Flickr open)

Encore un édile d'une capitale africaine out ! Le maire de Mogadiscio, Thabit Abdi Mohamed, en poste depuis neuf mois a été limogé ce weekend par le président Mohamed Abdullahi Farmajo qui l'a aussitôt remplacé par l'ancien ministre de l'information Abdirahman Omar Osman, un proche du chef de l'Etat.

« Le président de la République fédérale de Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed Farmajo, sur la recommandation du ministère de l'Intérieur et des Affaires fédérales et après consultation du Premier ministre, a décidé de nommer Abdirahman Omar Osman au poste de maire de Mogadiscio et gouverneur de l'administration de Banadir » a annoncé dimanche un communiqué de la présidence.

Selon les médias locaux, ce limogeage fait suite à l'ambition du maire déchu d'obtenir plus d'autonomie pour la capitale et sa région, celle de Banadir, au même titre que les autres régions fédérales du pays. Le projet était soutenu par la majorité du conseil municipal qui gère la ville et au sein duquel le maire limogé dispose de soutien mais le gouvernement somalien s'est de tout temps opposé à accorder plus d'autonomie à la région de la capitale. La décision du président Formajo est d'ailleurs intervenue à quelques jours de l'organisation d'un forum sur l'autonomie de la région de Banadir initié par Thabit Abdi Mohamed.

Les maires sur la sellette

La valse de limogeage des maires élus se poursuit en Afrique. Après Assane Seydou, l'édile de Niamey au Niger, Khalifa Sall, celui de Dakar au Sénégal et Léhady Soglo de Cotonou au Bénin qui ont été limogés en 2017, le maire de Mogadiscio est le deuxième édile d'une grande ville africaine à être déchu de ses fonctions en 2018 qui n'est qu'à son début. Il y a quelques jours, c'est la maire de N'Djamena au Tchad Mariam Djimet Ibet, qui a connu le même sort, confirmant ainsi le signe d'un malaise entre pouvoir central et autorités locales.

Bien que la plupart de ces maires soient élus, ils font régulièrement et pour diverses raisons face aux sanctions du pouvoir central. Dans la plupart des cas et au-delà des griefs qui leurs sont reprochés, c'est surtout des calculs politiciens qui entrent en jeu ce qui témoignent encore de la faiblesse des textes relatifs à la mise en œuvre d'une véritable décentralisation au profit des grands centres urbains principalement les capitales. Dans beaucoup de pays, être édile de la capitale a été un tremplin pour la présidence pour des chefs d'Etat dont certains sont encore au pouvoir. En plus de la visibilité que le poste confère, géré une capitale c'est aussi s'assurer le soutien d'un important électorat surtout dans le sillage de l'urbanisation galopante que connait le continent et qui va s'accompagner d'une plus grande importance pour les conseils municipaux en dépit des réticences des autorités centrales.

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