Crise au Togo  : Condé propose un calendrier pour le retour à la table des négociations

Une délégation de la coalition de l'opposition togolaise a rencontré, ce début de semaine à Conakry, le président guinéen Alpha Condé, considéré comme suffisamment impliqué dans la résolution de la crise politique que traverse le Togo. A l'issue des échanges, Condé a proposé les dates du 23 et du 26 janvier pour la reprise du dialogue entre pouvoir et la coalition.
Alpha Condé, président de la Guinée et président en exercice de l'Union africaine.
Alpha Condé, président de la Guinée et président en exercice de l'Union africaine. (Crédits : DR)

On en sait désormais plus sur le sort du dialogue préconisé pour résoudre la crise politique au Togo. D'après un communiqué transmis à la presse, une délégation de la coalition des quatorze partis politiques de l'opposition s'est rendue ce début de semaine chez le président guinéen et président en exercice de l'Union Africaine, Alpha Condé, sur invitation de ce dernier, dans le cadre des efforts entamés par ce dernier pour trouver une issue à la crise togolaise.

«Le président en exercice de l'Union africaine, après consultation des parties prenantes au dialogue, a proposé que celui-ci se tienne entre le 23 et le 26 janvier», rapporte le communiqué de la délégation togolaise. Le président guinéen tient fortement à ce que la crise au Togo trouve une solution définitive. «Vous savez qu'au niveau de la CEDEAO et de l'UA, nous sommes préoccupés par la situation au Togo, et nous voulons vraiment œuvrer pour que les conditions d'un dialogue apaisé et responsable puissent se réaliser. C'est pourquoi j'ai reçu la délégation de l'opposition togolaise et qui va maintenant aller au Ghana en concertation avec mon très cher du Ghana pour que nous aidions nos frères du Togo à réaliser un dialogue apaisé», a confié Alpha Condé à la presse.

Le dirigeant guinéen a indiqué également qu'il enverra une délégation auprès de son homologue togolais, Faure Gnassingbé, pour que ce dernier examine les revendications de l'opposition. Une information qui a trouvé écho auprès de l'opposition, repartie satisfaite de Conakry. «Nous repartons satisfaits. Nous espérons que les discutions nécessaires à la résolution de la crise togolaise vont démarrer dans les meilleurs délais, surtout la mise en œuvre des mesures d'apaisement dont nous venons de soumettre une liste au président guinéen», a précisé Jean Pierre Fabre, chef de file de l'opposition et président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), membre de la délégation.

La rencontre avec Alpha Condé a connu la présence de pratiquement tous les ténors de l'opposition togolaise, notamment Jean-Pierre Fabre ; Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition et secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) ; Tikpi Atchadam, président du Parti national panafricain (PNP) ; Aimé Gogué, président de l'Alliance des démocrates pour le développement intégrale (ADDI) ; Yawovi Agboyibo, président du comité d'action pour le renouveau (CAR) et Dodzi Apevon, leader des Forces démocratiques pour la République (FDR).

Aucune réaction du pouvoir

Jusqu'à ce jeudi, le gouvernement n'a donné aucune suite à la publication du communiqué de la délégation de la coalition. Le ministre et porte-parole du gouvernement, Gilbert Bawara, a indiqué que le gouvernement ne commentera pas les informations ayant trait aux activités, déclarations quotidiennes ou stratégies internes des partis politiques, surtout «lorsque cela procède d'une fuite en avant sans aucune issue».

Rappelant que les démarches du président guinéen sont entamées avec «le plein accord du chef de l'Etat togolais», Bawara a insisté sur le fait que le gouvernement poursuivra ses efforts afin de tenir le dialogue avec l'opposition. «Mais l'objectif et la finalité demeurent, en définitive, l'adoption des réformes constitutionnelles et institutionnelles et la mise en place d'un cadre électoral garantissant des consultations électorales saines, exemplaires et irréprochables. C'est cette finalité qui doit focaliser l'attention des Togolais et non les considérations secondaires», a déclaré le porte-parole du gouvernement.

En fait, Gilbert Bawara fait allusion aux préalables exigés dans leur intégralité par l'opposition et sur lesquels le président Alpha Condé a attiré l'attention des autorités togolaises, tout en exhortant ces derniers à y donner réponse. «Les personnes interpellées ou détenues que certains évoquent sont la conséquence et la résultante des graves violences et exactions perpétrées en marge des manifestations publiques. Il conviendrait donc de s'attaquer aux racines et aux causes, c'est-à-dire les manifestations et leurs lots de dérives et de débordements, et non pas uniquement à leurs effets», a ajouté Gilbert Bawara en commentant le préalable de la libération des détenus politiques.

Le porte-parole du gouvernement n'a pas manqué de relever que «l'essentiel des problèmes soulevés» par la coalition a déjà trouvé des solutions à travers les mesures prises le 6 novembre deniers, puis celles, subséquentes, intervenues depuis lors, notamment le 8 décembre 2017.

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Commentaires 2
à écrit le 22/01/2018 à 12:50
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Nous sommes pour une solution favorable au Togo et à tous les togolais. Seulement nous demandons à l'opposition togolaise de ne pas se laisser berner par des promesses trompeuses. Donc d’être vigilante dans l'application des accords .

à écrit le 19/01/2018 à 22:01
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nous avons marre de fuir notre propre pays pour un autre en raison d'un. président margouillard ou machiavélique.nous voulons reconstruire le Togo comme une. cité. touristique où la paix ,respect demeureront mais voilà faure gnassimgbé qui secoue...

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