Massacre en Casamance : 22 suspects arrêtés, une piste sur les auteurs ?

Premières arrestations depuis le carnage de la forêt de Bayottes dont le bilan s’est soldé par 14 morts et 7 blessés dans le sud du Sénégal, à la frontière avec la Guinée-Bissau. La gendarmerie sénégalaise a annoncé l’arrestation de 22 suspects dans cette tuerie de masse. Un premier indice sans doute dans l’enquête sur l’identité des commanditaires ou des auteurs du massacre, alors que l’armée sénégalaise continue son opération de ratissage dans les profondeurs de la forêt verte.
Ibrahima Bayo Jr.
Des soldats de l'armée sénégalaise, lors d'un exercice, le 18 février 2016 près de Thies, à 70 km au sud de la capitale Dakar.
Des soldats de l'armée sénégalaise, lors d'un exercice, le 18 février 2016 près de Thies, à 70 km au sud de la capitale Dakar. (Crédits : Reuters)

Main dans la main, l'opération entre le Groupe d'intervention de la gendarmerie (GIGN) et la Légion de gendarmerie d'intervention (LGI) a porté ses fruits. Cette task force des grands jours a pris 22 suspects dans ses filets lors d'une opération coup de poing, menée ce dimanche à Toubacouta et à Ziguinchor, en Casamance (sud du Sénégal).

La piste du crime crapuleux entre bandes rivales sur le trafic de bois

Dans le détail, les investigations dans le cadre de l'enquête judiciaire, ouverte au lendemain du massacre de 14 coupeurs de bois dans la forêt de Bayottes, ont conduit à l'interpellation de 22 personnes, dont une femme, «tous de nationalité sénégalaise», précise un communiqué de la gendarmerie. Parmi les suspects détenus dans le commissariat de Nema à Ziguinchor figureraient 4 jeunes du village de Toubacouta, plus au sud de la région.

Ces derniers, membres d'un comité de vigilance pour prévenir la coupe illicite de bois non loin de la forêt de Bayottes, avaient déjà purgé une peine «en octobre dernier dans le cadre d'un conflit avec des exploitants forestiers», complète l'Agence de presse sénégalaise (APS). Avec ces premières arrestations, l'enquête sur le meurtre de sang froid des 14 bûcherons s'oriente vite vers un crime crapuleux entre bandes rivales, lié au trafic illicite de bois dans cette forêt classée.

MFDC, hauts fonctionnaires véreux, des pistes à ne pas négliger

Faut-il pour autant écarter la piste du MFDC, ce mouvement sécessionniste actif depuis 1982 ou encore l'hypothèse d'un meurtre commandité par des seigneurs du trafic du bois teck, alliés de hauts fonctionnaires véreux ?

La justice sénégalaise pour le moment n'a écarté aucune piste pour déterminer l'identité des auteurs ou des commanditaires. En collaboration avec l'armée bissau-guinéenne, l'armée sénégalaise, qui avait dépêché un commando de 150 parachutistes, plus tard appuyés par d'autres troupes d'élite, continue le ratissage de la forêt. Ses opérations de recherches sont même allées au-delà du périmètre du drame en ce jour fatidique du 6 janvier 2018.

Sur le trajet reliant Tampo à Boutoupa-Camaracounda, l'armée sénégalaise a abattu un élément du MFDC lors d'un échange de tirs suite au signalement de racket de commerçants empruntant la zone. Un acte de banditisme selon certains ; de «diversion» pour d'autres. Pendant que le ratissage de l'armée et les investigations des gendarmes continuent, aucune piste n'est à négliger pour mettre la main sur les auteurs de la tuerie de Boffa. Cela permettra aux familles de comprendre pourquoi et par qui les 14 jeunes ont été lâchement assassinés.

Ibrahima Bayo Jr.

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