Gabon  : Jean Ping frappé d'une interdiction de quitter le territoire

L'opposant d'Ali Bongo Ondimba, Jean Ping, a été empêché par les forces de sécurité gabonaises de prendre un vol sur la France ce samedi 13 janvier à Libreville. L'ancien président de la Commission de l'Union africaine serait interdit de quitter le territoire national pour les besoins d'une enquête judiciaire dans laquelle il est retenu comme témoin.
(Crédits : Reuters)

L'information sur une note d'interdiction de sortie du territoire gabonais à l'endroit de Jean Ping, qui circulait sur les réseaux sociaux depuis ce vendredi 12 janvier, n'avait pratiquement nul besoin d'être confirmée, puisqu'il s'avérera que l'opposant ne peut effectivement pas sortir du territoire national.

Ce samedi 13 janvier, alors qu'il devait se rendre en France, celui qui s'est autoproclamé «président élu» à l'issue du scrutin présidentiel dernier, a été empêché par les forces de sécurité de prendre son vol. «Je devais voyager ce soir, mais les forces de sécurité me bloquent l'accès», a rapporté Ping dans une déclaration à l'AFP.

D'après la presse locale, Jean Ping, cité comme témoin dans l'enquête judiciaire portant sur l'affaire de l'opposant Pascal Oyougou, est interdit de sortir du territoire par décision du premier juge d'instruction du tribunal de Libreville. Une décision contestée par l'ancien beau-frère du chef de l'Etat, Ali Bongo-Ondimba, qui dit n'en avoir pas reçu notification.

«La justice est en grève (grève illimitée des magistrats au Gabon depuis mi-décembre, NDLR). Comment peut-elle sortir un document aussi vite ? [...] Dans un Etat de droit, on devrait pouvoir tout faire», a ajouté Ping.

Notons que les autorités avaient déployé des éléments de la police de l'air et des frontières, alors qu'une cinquantaine de militants pro-Ping, parmi lesquels se trouvait Alexandre Barro Chambrier, leader du parti Héritage et Modernité, était postée devant l'aéroport. Une gestion sécuritaire qui a occasionné un ralentissement de la circulation aux abords de l'aéroport. Quant à Jean Ping, lui-même, il a dû faire demi-tour autour de 23h30 (heure locale), une trentaine de minutes après le décollage de l'avion qu'il était censé prendre.

«Le voyou, c'est celui qui tente de prendre la poudre d'escampette...»

Commentant l'interdiction de sortie du territoire de l'opposant, les autorités gabonaises estiment être dans la légalité. «Le voyou, c'est celui qui tente de prendre la poudre d'escampette lorsqu'il doit répondre de ses actes devant la justice», a lancé Alain-Claude Bilie By Nze, porte-parole du gouvernement gabonais au micro de l'AFP. Celui-ci rappellera ensuite que «ce n'est pas par faiblesse qu'on l'a laissé sortir les fois précédentes, mais par bienveillance».

Le Gabon, en crise économique en raison de la chute des prix du pétrole et l'économie dépend largement, a dû faire face à une crise sécuritaire et politique suite à l'élection présidentielle dont les résultats n'ont pas été acceptés par Jean Ping.

Mercredi dernier, une nouvelle Constitution a été adoptée et le pays se prépare déjà aux élections législatives d'avril 2018, alors qu'elles avaient été reportées par deux fois déjà.

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Commentaire 1
à écrit le 22/01/2018 à 18:42
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Bilié Bi Nzé est mal placé pour faire la morale à Ping ! Lui même est un ancien repris de justice qui fait partie d'un gouvernement corrompu. Avant de regarder la paille qui est dans l'oeil de l'autre, pensez à retirer la poutre qui est dans votre oe...

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