Après l'arrestation d'un commando à Kye-Ossi, la Guinée équatoriale ferme sa frontière avec le Cameroun

Les autorités équatoguinéenes viennent de fermer de façon unilatérale la frontière de leur pays avec le Cameroun. Cette décision fait suite à l'arrestation par la police camerounaise d'un commando d'une trentaine de personnes qui transportaient des armes et des tenues militaires à bord d'un autocar qui se dirigeait vers la Guinée équatoriale. Ce groupe de «mercenaires» aurait selon une source proche du pouvoir équato-guinéen un rapport avec une tentative de coup d'Etat contre le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
C'est à Kye-Ossi, ville frontalière camerounaise que le commando a été interpellé par les forces de sécurité du Cameroun.

Difficile de traverser les frontières entre le Cameroun et la Guinée équatoriale en ces périodes de fêtes de fin d'année. D'après des sources officielles, le gouvernement équatoguinéen a décidé de fermer sa frontière avec le Cameroun.

«Les autorités équato-guinéennes ont ordonné la fermeture de la frontière, le temps de voir plus clair dans ce qui apparaît comme une menace de déstabilisation de la Guinée équatoriale», a indiqué une source citée par l'agence de presse APA.

Cette décision fait suite à l'arrestation, mercredi dernier par la police camerounaise, d'un groupe d'une trentaine de «mercenaires» qui avaient à leur disposition des armes, des tenues militaires, une somme de presque 2 millions de Fcfa chacun et 200 cagoules. Les mercenaires ont été appréhendés alors qu'ils étaient à bord d'un autocar qui se dirigeait vers la Guinée équatoriale.

«Nous avons commencé leur interrogatoire. Il n'est pas possible d'en dire plus pour l'instant au regard de la gravité de l'accusation qui va peser sur eux», a confié à l'AFP une source militaire camerounaise de haut rang, sous couvert d'anonymat.

Ce commando intercepté à la frontière de Kye-Ossi, ville frontalière, serait en rapport avec une tentative de putsch déjouée qui visait le chef d'Etat équatoguinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, rapportent des sources à Malabo.

A en croire la presse camerounaise, parmi des individus interpellés, se trouvait à bord du véhicule un général tchadien dont l'identité n'a pas encore été révélée, mais qui serait en froid avec le président tchadien Idriss Déby Itno. Les forces de sécurité camerounaise auraient saisi à l'intérieur du véhicule cinq lance-roquettes, 1 MAG et 2570 munitions tous calibres confondus, selon la presse locale.

Alors que les enquêtes avaient commencé à Ebolowa au sud du Cameroun, sur «hautes instructions» du chef de l'Etat camerounais Paul Biya, ces individus interpellés seraient en voie d'acheminement vers Yaoundé, la capitale, pour des «enquêtes plus appropriées», indiquent des sources citées par l'APA.

Une décision qui impacte l'économie

Appliquée pour des raisons sécuritaires, la fermeture des frontières aura un impact sur l'économie des deux pays. Selon des témoignages recueillis par APA, «des camions de vivres frais sont stationnés le long des trottoirs, attendant désespérément le feu vert des autorités pour acheminer leurs cargaisons». Une situation tendue qui provoque la panique chez les commerçants qui ont peur pour leurs activités.

L'ouverture des frontières répondait à l'acte additionnel de la zone économique «du 25 juin 2013 portant suppression du visa pour tout ressortissant de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) circulant dans l'espace communautaire». Une décision qui a été entérinée par le sommet des chefs d'Etat de la sous-région d'Afrique centrale, qui s'est tenu le 31 octobre 2017 dans la capitale tchadienne Ndjamena.

La fermeture de la frontière intervient moins d'un mois après la décision du gouvernement équatoguinéen de pratiquer la libre circulation des personnes et des biens aux ressortissants de la CEMAC.

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