RDC  : l'UE maintient les sanctions contre de hauts responsables du pays

L'Union européenne vient de reconduire ses sanctions prises contre des responsables de la RDC en décembre 2016 et en mai dernier. Dans un rapport présenté ce 11 décembre sur la situation politique et économique dans le pays, l'UE a rappelé qu'elle tient à maintenir sa pression sur le régime Kabila.
Le président de la RDC Joseph Kabila et la Première Dame, Marie Olive Lembe, lors des célébrations de l'indépendance du pays, le 30 juin 2016 à Kindu, la capitale de la province de Maniema.

L'Union européenne maintient la pression sur les autorités de la République démocratique du Congo (RDC). Ce début de semaine, dans un rapport portant sur la situation politique, sociale, économique et sécuritaire, l'instance européenne a indiqué qu'elle reconduisait ses sanctions contre de hauts responsables du pays décrétées il y a un an, en décembre 2016 et en mai dernier.

Bruxelles estime que cette prolongation des sanctions est importante pour arriver à obtenir des résultats probants dans le contexte sociopolitique de la RDC, conformément à ses exigences. «L'UE appelle l'ensemble des acteurs congolais, et en premier lieu les autorités et les institutions congolaises, à jouer un rôle constructif dans le processus électoral, et salue le soutien des partenaires extérieurs à cet égard. Elle rappelle aussi l'importance du rôle de la société civile et des femmes en particulier. Une sortie de crise pacifique et respectueuse de l'esprit de consensus de l'accord politique de la Saint Sylvestre et de l'aspiration du peuple congolais à élire ses représentants sera déterminante pour la définition des relations entre la RDC et l'UE», lit-on dans les conclusions rendues publiques.

Selon les ministres des Affaires étrangères des Etats de l'UE, qui comptent sur la gestion du processus électoral par les forces de sécurité congolaise et onusienne, il est impératif que les autorités de Kinshasa mettent tout en œuvre pour l'organisation d'élections crédibles, démocratiques, transparentes et apaisées dans le pays.

Au total 16 hauts responsables du régime de Joseph Kabila sont visés par les sanctions de l'Union européenne. Au rang de ceux-ci, on trouve le ministre de l'Intérieur Ramazani Shadari, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende ou encore le directeur de l'Agence nationale de renseignement, Kalev Mutondo. Des membres de la garde républicaine, de l'armée ou de la police congolaise sont aussi visés par les sanctions de l'instance européenne.

Respecter la date du 23 décembre 2018 pour les élections

La prolongation des sanctions par l'UE est accompagnée de l'exigence de respecter la date du 23 décembre pour l'organisation des élections. «Rappelant que le Conseil de sécurité des Nations Unies a, de concert avec l'Union africaine, demandé à plusieurs reprises la publication rapide d'un calendrier électoral crédible et consensuel, l'UE estime qu'il est déterminant, notamment pour la légitimité des institutions chargées de la transition, de garantir que la date des élections désormais fixée au 23 décembre 2018 soit respectée», détaille le document de l'UE avant de poursuivre que «l'UE réaffirme sa volonté d'appuyer des élections crédibles et inclusives, en collaboration avec l'ensemble des acteurs congolais et leurs partenaires, en particulier les Nations Unies, l'Union africaine, la SADC, la CIRGL et l'OIF».

Par ailleurs, l'UE se dit inquiète de la situation humanitaire en RDC. Le rapport indique que pas moins de 4,1 millions de déplacés se trouvent actuellement dans le pays, contraignant en octobre dernier l'ONU à activer le plus haut niveau de réponse d'urgence en RDC. Ainsi, les pays voisins doivent composer avec un afflux de réfugiés.

De plus, l'instance européenne estime que plus 7,7 millions de Congolais sont victimes d'une insécurité alimentaire et plus de 1,9 million d'enfants sont atteints de malnutrition aiguë grave. « L'UE soutient une mobilisation internationale accrue pour répondre à cette situation humanitaire. Elle rappelle la primauté du respect des principes humanitaires et la nécessité d'assurer l'accès aux populations touchées dans un contexte sécuritaire de plus en plus difficile», insiste l'UE dans son rapport.

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