Sénégal : Khalifa Sall renvoyé en correctionnelle

Il y aura bel et bien un procès dans l’affaire Khalifa Sall. L’ancien maire de Dakar et sept de ses coaccusés, incarcérés depuis mars dernier, ont été renvoyés ce jeudi dans la soirée par le juge d’instruction devant un tribunal correctionnel qui va décider de leur sort.
Macky Sall, maire de la capitale sénégalaise Dakar, a été incarcéré le 7 mars dans une affaire de présumées malversations financières.

La justice sénégalaise a tranché. Khalifa Sall et ses sept coaccusés, incarcérés depuis le 7 mars dans une affaire de présumées malversations financières, vont être jugés par un tribunal correctionnel au cours d'un procès dont la date sera ultérieurement fixée.

Ainsi en a décidé le doyen des juges d'instruction, Samba Sall, dans une ordonnance de renvoi signée dans l'après du jeudi 7 décembre. Le doyen des juges d'instruction a ainsi suivi le réquisitoire du procureur qui a demandé le renvoi en correctionnelle de l'affaire devant le tribunal de Grande instance de Dakar.

Khalifa Sall va donc devoir poursuivre son séjour carcéral à la célèbre prison de Rebeuss dans l'attente de son procès. De simples «inculpés» pour, entre autres, soupçons de détournement de derniers publics, association de malfaiteurs et escroquerie de derniers publics, l'ancien édile de la capitale sénégalaise et ses compagnons d'infortune changent de statut pour devenir «prévenus».

De déboire en déboire

Les déboires judiciaires s'accumulent donc pour le député qui avait déjà vu son immunité parlementaire levée le 25 novembre dernier par l'Assemblée nationale. Ce jeudi d'ailleurs, la défense de Khalifa Sall a été également déboutée par la justice dans la demande de liberté provisoire sous caution déposée mardi 5 décembre dernier.

Alors que plusieurs de ses soutiens politiques et amis ont finalement décidé de déposer une caution, la chambre d'accusation, saisie par les avocats de Khalifa Sall, a en effet refusé la libération de ce dernier pour vice de procédure. Les avocats de l'ancien maire ont déposé par ailleurs toute une série de recours devant la Chambre d'accusation et la Cour suprême, mais cette dernière a renvoyé l'examen du pourvoi en cassation pour le 14 décembre.

Dix-huit députés de l'opposition ont décidé de faire appel de la décision de la levée d'immunité parlementaire de Khalifa Sall en attaquant la décision de la commission ad hoc devant le Conseil constitutionnel. Là aussi, il y a peu de chance que le juge constitutionnel accède à la demande des parlementaires de l'opposition qui ont déjà tenté par le passé de bloquer le processus ou de faire libérer Sall en vertu de son immunité parlementaire.

En attendant le procès et alors que la presse locale relaye les PV d'auditions de l'instruction, les commentaires vont bon train dans l'opinion locale. Si le gouvernement se défend d'une supposée cabale politique orchestrée par le régime de Macky Sall contre Khalifa Sall, à qui on prête des ambitions présidentielles, certains éditorialistes du pays ne sont pas de cet avis. D'autant que dans cette affaire qui porte sur une somme de 1,8 milliard de Fcfa, l'Etat sénégalais est partie civile.

Les avocats de la défense entendent donc mettre en avant l'aspect politique de cette affaire, afin de médiatiser davantage cette dernière. Pendant ce temps, les réseaux de Khalifa Sall s'activent également pour plaider sa cause. Et si pour le moment, c'est sans succès, le procès, déjà très attendu, promet des révélations.

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