Afrique du Sud : la pression judiciaire s'accentue sur Zuma

Après les révélations sur la nébuleuse Gupta, les contrecoups du limogeage de Pravin Gordhan, Jacob Zuma doit maintenant faire face à la réactivation par la plus importante juridiction du pays de pas moins de 783 chefs d’accusation pour corruption. Une procédure qui pourrait mettre en danger la fin de mandat de Zuma et verser de l’huile sur le feu de la lutte partisane pour sa succession.
Amine Ater

La reprise des accusations de corruption pourrait pousser Zuma vers la sortie bien avant la fin de son mandat en 2019 et largement entamer sa marge de manœuvre pour les élections internes à l'ANC prévues pour décembre prochain où sera élu son successeur à la tête du parti.  Ces chefs d'accusations, 783 pour être précis avaient été classées puis abandonnées par la National Prosecuting Authority (NPA) peu avant la candidature de Jacob Zuma à la tête de l'Etat en 2009.

Le président qui collectionne justement les accusations de corruptions, de malversations et de collusions notamment avec la nébuleuse Gupta depuis son entrée en fonction, devra faire face à des accusations se rapportant à des accords d'armement gouvernemental estimés à 30 milliards de rands (2,2 milliards de dollars) qui datent des années 1990. Ces affaires ont été réactivées par la Haute Cour d'Afrique du Sud, une décision confirmée par la suite par la Cour Suprême en octobre dernier.

Une procédure qui risque d'accentuer la zizanie au sein de l'ANC

La plus haute juridiction du pays a en rejetant l'appel présenté par les avocats du président décrit la décision de la NPA d'annuler les accusations en premier lieu comme « irrationnelles ». La reprise des investigations autour de 783 accusations pourraient lui compliquer encore plus sa fin de mandat. Le président est rappelons-le de plus en plus impopulaire notamment chez les investisseurs et les agences de notation après le limogeage de Pravin Gordhan en mars dernier.

Ce remaniement brutal n'est pas la seule source d'inquiétude des bailleurs de fonds internationaux, la campagne violente pour la succession de Zuma à la tête de l'ANC représente également un épouvantail pour les investisseurs dont l'économie du pays a besoin pour remettre à flots ses déficits courants. Le président nie de son côté toutes les accusations à son égard, il n'empêche que le risque d'instabilité politique s'accentue en Afrique du Sud, alors que l'ANC a beaucoup perdu de son lustre depuis la fin de l'apartheid en 1994.

Amine Ater

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