Zimbabwe : pour pousser Mugabe au départ, l’armée joue la mobilisation populaire

L’armée maintient la pression sur Robert Mugabe pour le pousser au départ, en témoigne la manifestation appelant au départ de ce dernier qui se tient ce samedi à Harare. Encadré par les militaires, cette manifestation a été convoqué par la Zanu-PF et les vétérans de la guerre d’indépendance. Parallèlement, Robert Mugabe serait "prêt à mourir" plutôt que de "légitimer le putsch militaire".
Amine Ater

La capitale zimbabwéenne, Harare abrite aujourd'hui samedi une manifestation appelant au départ de Robert Mugabe. Un rassemblement pacifique a débuté la matinée du samedi 18 novembre, à Hatfield un quartier populaire en périphérie. Le choix de Hatfield n'est pas anodin, sachant que le parti de la Zanu-PF y a été fondé. L'appel à manifester a était lancé par le parti présidentiel et les vétérans de la guerre d'indépendance.

Mugabe ne lâche rien

Plusieurs milliers de personnes ont pour l'heure répondu présent à l'appel de la Zanu-PF. Encadrés par l'armée, les manifestant se massent au centre-ville acclamant au passage les militaires et portant des pancartes portant des messages comme : « Merci l'armée » et « merci au général Chiwensa ».  L'armée qui organise ce rassemblement a empêché les manifestants d'approcher le palais présidentiel.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe et la première dame auraient déclarés être « prêts à mourir pour ce qui est correct et n'ont pas l'intention de démissionner pour légitimer le coup d'Etat militaire de cette semaine ». Une déclaration rapportée à Reuters par Patrick Zhuwao, le neveu du président, réfugié actuellement en Afrique du Sud.

Le président est actuellement assigné à résidence dans le complexe de « Blue Roof » à Harare. Ce dernier a perdu lors des 3 derniers jours le soutien de la ZANU-PF qui a lancé une procédure d'expulsion à son encontre. Robert Mugabe a par ailleurs fait une apparition publique le vendredi matin lors d'une cérémonie de remise de diplômes universitaires.

Les militaires à la manœuvre

Au niveau continental, Alpha Condé, président en exercice de l'Union africaine (UA) dénonçait un « coup d'Etat » et appelait les militaires à mettre un terme immédiat à leur action. Un avis qui n'est pas partagé par Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire. Pour ce dernier, « il faut que le président Mugabe puisse quitter ses fonctions dans la dignité. C'est le message que j'ai transmis au président de l'UA ».

Le président ivoirien a également signalé « qu'à son âge et compte tenu de la durée de ses fonctions, tout le monde est conscient qu'il est temps que le président Mugabe cède son fauteuil à une nouvelle génération ».  Pour l'heure, le président ne semble pas prêt à céder sa place, alors que l'armée accentue la pression sur Mugabe. Les militaires semblent déterminés à décrocher le départ de Mugabe dans les plus brefs délais, de manière à maintenir l'image d'une « transition assistée » et non un coup d'Etat.

Un souci de légitimité qui pourrait pousser l'armée à envisager une mise en accusation, si Robert Mugabe maintient sa position. Un haut responsable de la Zanu-PF a déclaré à Reuters que si le président « se montre têtu, nous ferons en sorte qu'il soit renvoyé dimanche. Quand cela sera fait, c'est la mise en accusation dès mardi prochain ».

Amine Ater

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