Sahel : Niamey autorise Washington à armer ses drones

L’attaque du 4 octobre dernier a eu pour conséquence de faire fléchir la position de Niamey sur l’armement des drones basés sur son territoire. Une décision qui pourrait changer la donne tactique dans le Sahel, vu que les drones basés à Agadez patrouillent entre le nord-Mali et le Sud libyen.
Amine Ater
À en croire le Pentagone, le Niger est le seul pays de la région à avoir accepter d'accueillir des drones américains.

Les Etats Unis viennent de passer un nouveau cap dans leur présence militaire au Niger. En effet, les autorités nigériennes viennent de donner leur feu vert au Pentagone pour qu'il puisse armer ses drones en patrouille sur place. Cette mesure concerne les appareils basés à l'aéroport d'Agadez (nord), point de départ des drones pour surveiller la zone sahélienne s'étendant entre le Mali et la Libye.

Renforcement du contrôle aérien

La mort de quatre bérets verts américains et de quatre militaires nigériens dans une embuscade, le 4 octobre dernier dans la localité de Tongo Tongo, proche de la frontière malienne, a fini par faire céder Niamey à autoriser l'armement des drones survolant son territoire. Pour rappel, Washington essaye de décrocher l'accord des autorités nigériennes sur la question depuis la signature d'un accord militaire entre les deux pays en octobre 2015.

Cette mesure a été justifiée par le fait que lors de l'embuscade, les forces américaines ont dû recourir à un soutien aérien français pour repousser les assaillants, puis sécuriser la zone lors des opérations de ratissage et de recherche du corps d'un des bérets verts qui n'a été retrouvé que deux jours après l'attaque. En plus de permettre de protéger et soutenir les troupes déployées au sol, l'armement des drones américains devrait se traduire par une recrudescence des attaques ciblées dans la région, allant du nord de la Mauritanie jusqu'au Sud libyen.

Inquiétudes

Reste à savoir si l'état-major d'Africom adoptera une approche en termes d'utilisation de drones semblables à celle effectuée dans d'autres zones, notamment au Yémen et en Afghanistan. Des frappes qui ont atteint leur paroxysme sous l'Administration Obama. Le recours massif aux bombardements par drones est par ailleurs décrié par plusieurs ONG, à cause de l'importance des pertes civiles.

L'embuscade du 4 octobre a été suivie d'une double enquête de l'Africom et du FBI. Les enquêteurs militaires ont été chargés de reproduire le déroulement de l'attaque, alors que la police fédérale sera en charge de l'aspect anti-terroriste de l'investigation. Selon le pentagone, les bérets verts victimes de l'embuscade n'étaient pas dans une mission de combat, ce qui explique l'utilisation de véhicules et d'armements légers lors des échanges de feu.

Amine Ater

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