Attentat de Mogadiscio : la Somalie organise la riposte contre les Shebabs

A la recherche d’alliés régionaux et de soutiens internationaux, la Somalie organise la riposte à l’attentat le plus meurtrier de son histoire, imputé au groupe terroriste Al-Shabab. Mohamed Abdullahi, le président somalien, a entamé une mini-tournée dans les pays voisins afin de mobiliser une sorte d’union sacrée pour contrer les Shebabs. Mohamed «Formajo» qui avait promis la guerre au groupe terroriste, affilié à Al Qaida, semble désormais déterminé à la mener.
Ibrahima Bayo Jr.
Mohamed Abdullahi, ancien Premier ministre et actuel président de la République de Somalie, depuis le 16 février 2017.

Une riposte à la hauteur de la létalité de l'attentat de Mogadiscio imputé aux Shebabs. A défaut d'avoir bénéficié d'une large solidarité africaine après l'attentat le plus meurtrier de son histoire, la Somalie veut jouer la carte de la coopération sécuritaire régionale pour contrer la menace de ce groupe terroriste affilié à Al Qaida que l'on désigne comme l'auteur de l'attentat.

Tournée régionale pour une «union sacrée» sécuritaire

Après une visite, début octobre chez le Soudanais Omar El Béchir, le président somalien a atterri, ce dimanche 22 octobre à Entebbe, l'ancienne capitale de l'Ouganda, à une trentaine de kilomètres de Kampala. Au cours d'une visite à Yoweri Kaguta Museveni, son homologue ougandais, Mohamed «Formajo», le président somalien, est entré dans le vif du sujet. S'il a traversé plus de 1 500 km, c'est pour discuter de la coopération sécuritaire dans la région, mais aussi embarquer l'Ouganda dans la contre-offensive contre les Shebabs.

Had fruitful talks with H.E @KagutaMuseveni on security cooperation. Promised full support as we embark on new offensive against Alshabab pic.twitter.com/gx1t8bI6JC

— Mohamed Farmaajo (@M_Farmaajo) 22 octobre 2017

 «Le but est de rendre visite aux pays qui contribuent à la force de l'Union africaine en Somalie. Les discussions porteront sur l'intensification des opérations militaires contre les Shebabs. L'objectif est aussi de demander à ces pays de soutenir le projet du gouvernement fédéral somalien de rétablir la paix et la stabilité», a souligné Abdirahman Osman, ministre de l'information de la Somalie, cité par nos confrères de RFI.

A 54 ans, le diplomate chevronné qu'est Mohamed Abdullahi le sait très bien. Plus que sa main tendue aux Shebab au début de sa présidence, il faudra de la fermeté pour combattre un groupe terroriste opportuniste qui exploite la moindre faille de sécurité -aux frontières poreuses comme dans le renseignement- pour frapper n'importe quel pays à sa portée. Sa présidence entamée en février denier après un laborieux processus démocratique, avec le défi premier de restaurer l'autorité de l'Etat dans ce pays miné par la guerre, en est la première illustration.

Une super-armée contre les Shebabs ?

Désormais, le neuvième président de la Somalie va jouer la carte de l'union sacrée contre le groupe terroriste qui a juré sa perte. Repoussé de Mogadiscio en 2011 après une guerre asymétrique contre les militaires de la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), le groupe Al Shabab, qui contrôle une bonne partie de la Somalie, montre encore des signes de résistance.

Le groupe terroriste a signé son retour dans la capitale somalienne ce 14 octobre en faisant exploser une charge d'une portée de deux tonnes. Selon le dernier bilan établi par les autorités somaliennes, l'explosion dans l'un des carrefours commerciaux les plus fréquentés de Mogadiscio a fait 358 morts et plus de 300 blessés, soit l'attentat le plus meurtrier de l'histoire du pays. A présent plus que jamais, le gouvernement somalien veut stopper la progression du groupe terroriste.

Avec l'Amisom -dont les rangs comptent essentiellement des soldats de l'Ouganda, du Kenya, du Burundi et de l'Ethiopie, Mohamed Formajo compte également sur le Commandement des États-Unis pour l'Afrique (Africom) pour venir à bout de l'hydre Shebab. Avec la coopération sécuritaire régionale, le président somalien veut aussi grossir le rang d'une super-armée pour venir à bout des shebabs. Une stratégie d'encerclement pour porter le coup fatal au groupe terroriste.

Ibrahima Bayo Jr.

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Commentaire 1
à écrit le 24/10/2017 à 8:35
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L'opération de toute une brochette de généraux s'appelle "Kick Shebabs" :-)

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