Niger : attaque meurtrière contre la brigade de gendarmes d'Ayorou

Moins d’un mois après l’attaque ayant coûté la vie à des soldats nigériens et américains, le Niger vient de subir une nouvelle attaque dans la même zone. Un raid meurtrier qui a ciblé le poste de gendarmerie d’Ayorou et causé 13 morts et 5 blessés graves.
Amine Ater
Le 4 octobre 2017 dans l'ouest de Niger, un guet-apens meurtrier dans le village de Tongo Tongo avait coûté la vie à quatre militaires nigériens et à quatre soldats américains.

Treize gendarmes ont été tués ce samedi 21 octobre dans une nouvelle attaque dans le sud-ouest du Niger, une région instable, frontalière du Mali, théâtre de nombreuses incursions de groupes jihadistes, selon un bilan officiel. «La Brigade de gendarmerie d'Ayorou a fait l'objet d'une attaque terroriste perpétrée par des éléments armés non identifiés à bord de véhicules et de motos. Le bilan provisoire est le suivant : treize gendarmes décédés et cinq autres gendarmes blessés», a déclaré samedi soir à la télévision publique le porte-parole du ministère nigérien de la Défense, le colonel Amadou Samba Gagara.

Zone critique

L'attaque s'est produite le matin du 21 octobre dernier, après que de hommes armés aient ouvert le feu sur le poste de la gendarmerie nationale d'Ayorou, situé à 200 kilomètres au nord-ouest de la capitale Niamey.

Cette deuxième attaque survient alors que la zone est placée sous état d'urgence. Les marchés de la zone sont fermés et une interdiction nocturne du trafic motorisé est actuellement en vigueur. Des mesures qui ne semblent pas en mesure de décourager les assaillants, comme en témoignent les 50 attaques ayant touché les deux régions du sud-ouest du Niger depuis février dernier. Des attaques qui seraient lancées depuis le Mali voisin. Le 4 octobre, quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade dans cette même région. Le chef du village où avait eu lieu l'embuscade a été arrêté pour «complicité» avec les assaillants, a indiqué samedi une source sécuritaire nigérienne.

Selon les autorités, une opération de traque serait actuellement en cours impliquant des renforts de l'armée et de l'aviation. Cette nouvelle attaque démontre l'incapacité de Niamey à sécuriser sa frontière avec le Mali et prévenir ce genre d'attaques. Le Niger compte par ailleurs sur un soutien militaire direct de plusieurs grandes puissances, les Etats Unis et la France. Le pays fait ainsi partie du dispositif français Barkhane qui compte 2 bases au Niger (Niamey et Fort de Madama).

Frontière poreuse, malgré le déploiement étranger

L'armée américaine a de son côté déployé près de 800 militaires au Niger. Ces derniers s'occupent de l'entraînement et de la formation des éléments anti-terroristes et participent à des patrouilles et autres missions sur le terrain. Les forces américaines disposent également d'une base aérienne non loin de la ville d'Agadez, dans le nord du pays. Niamey compte bien renforcer le dispositif actuel avec les forces du G5 Sahel.

Pour rappel, le G5 englobe cinq pays d'Afrique de l'Ouest qui se préparent à mettre en place une force militaire commune avant la fin 2017, chaque pays devant fournir un bataillon de 750 soldats qui opéreront dans les zones frontalières du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Pour l'heure, la présence de forces étrangères au Niger et de maintien de la paix au Mali ne semble pas dissuader la multitude les groupes terroristes présents dans le Sahel de mener des raids et embuscades des deux côtés de la frontière.

Amine Ater

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