Elections en RDC : le théâtre d’ombres de la tripartite gouvernement-CENI-CNSA

Au sein de l’opposition, on dénonce un simulacre de négociations entre Kabilistes volontairement prolongé pour entériner le glissement de Joseph Kabila. Difficile de ne pas lui donner raison tant la réunion tripartite entamée entre le gouvernement, la CENI et ce qui reste du CNSA, est devenue, en une semaine de conclave, la montagne qui tarde à accoucher de mesures fortes. Aucune date pour les élections, encore moins de propositions pour une ébauche de calendrier. En lieu et place, le conclave s’est conclu par une prolongation des inscriptions des électeurs.
Ibrahima Bayo Jr.
La Commission électorale nationale indépendante avait déjà réclamé un délai de 504 jours pour la préparation des prochaines élections en RDC.

Les négociations se sont poursuivies jusque tard ce mercredi 18 octobre, pour parvenir à un résultat attendu, mais désappointant. Le conclave entre le gouvernement, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le Conseil national de suivi de l'accord (CNSA) n'a pas laissé échapper de fumée blanche sur la date de tenue des élections.

Un «calendrier réaliste» attendu dans le suspense

A la place, les mêmes annonces et recommandations qui prolongent encore le suspense et jettent un voile opaque de doutes sur les élections générales qui accumulent les reports. Au terme de ses discussions, la tripartite recommande à la CENI de publier «un calendrier réaliste» du processus électoral.

«La CENI dispose maintenant, à l'issue de ces travaux d'évaluation, de tous les éléments nécessaires pour préparer et publier le calendrier électoral en vue de paver et de baliser le chemin qui va conduire le peuple congolais vers les meilleures élections de l'histoire récente de notre pays», a déclaré Bruno Tshibala dans son discours de clôture.

Et pourtant, même si le calendrier électoral n'est pas connu dans le détail, la CENI avait déjà donné le ton en réclamant un délai ahurissant de 504 jours pour la préparation d'élections qui ne devraient avoir lieu qu'au plus tard en 2019 .

Le financement, le nouveau motif du pouvoir pour reporter les élections ?

D'un autre côté, il est demandé à la CENI d'entamer l'enrôlement des Congolais de la diaspora pour compléter les 40 millions d'électeurs qui figurent déjà sur le fichier électoral de ce pays de près de 80 millions d'habitants. L'inscription des électeurs dans les Kasaï ou les Kivu, retardée par des mouvements insurrectionnels armés, a repris, selon la tripartite.

Combien de temps va durer ce théâtre d'ombres pré-électoral ? Réponse : autant que Joseph Kabila veuille opérer son «glissement» ! Une adresse à jouer la carte du temps pour se maintenir au pouvoir au-delà de son bail constitutionnel. L'excuse de l'enrôlement des électeurs écartée, le pouvoir a posé la carte du financement des élections, motif premier du report des élections théoriques de décembre 2016.

La réunion tripartite demande aux différents bailleurs de fonds de mettre la main à la poche pour assurer le financement des élections. Ces derniers, l'ONU et l'UE en tête, réclament la publication d'un calendrier électoral précis devant mener aux élections générales. Cela pourrait être le nouveau motif pour reporter les élections aux calendes grecques et prolonger le théâtre d'ombres pour maintenir Jospeh Kabila au pouvoir.

Ibrahima Bayo Jr.

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