Burkina Faso : une souscription nationale pour un mémorial Thomas Sankara

Le mémorial sera érigé au siège du Conseil de l’Entente qui abritait le Conseil national de la révolution, l’endroit même où Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987. Pour le construire, un groupe de la société civile a lancé un appel à contribution aux Burkinabè pour le monument dont les coûts de construction n’ont pas été estimés de façon exacte. Mais l’on sait que pour ériger ce mémorial, il faudra plusieurs milliards de francs CFA.
Ibrahima Bayo Jr.
La tombe supposée de Thomas Sankara, dans le cimetière de Dagnoën, un quartier de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Au-delà des frontières du Burkina, Thomas Sankara est une icône, un modèle pour la jeunesse africaine. Pour immortaliser son image, d'anciens compagnons d'armes de l'ex-président du Conseil de la révolution, des écrivains et des artistes ont lancé ce lundi, lors d'une cérémonie solennelle, une collecte pour ériger un monument en sa mémoire.

Plusieurs milliards de CFA pour un mémorial de Sankara

Parmi les invités, l'ancien président ghanéen Jerry Rawlings ou encore l'ex-chef de la junte au pouvoir en Guinée, Moussa Dadis Camara, en exil au Burkina. Même Roch Marc Christian Kaboré, le président burkinabé y est allé de sa contribution pour booster la collecte.

Déjà en juin, le Comté du Mémorial Thomas Sankara avait lancé un concours d'architecture pour la conception du mémorial sur le site du Conseil de l'Entente situé au secteur 03 de Ouagadougou.

C'est l'endroit précis où le leader de la révolution dans ce qui était la Haute-Volta, plus tard transformée en Burkina Faso (Pays des hommes intègres), est tombé le 15 octobre 1987, sous les balles de putschistes, lors d'un coup d'Etat mené par un certain Blaise Compaoré

Pour le comité Sankara qui pilote «ce projet populaire pour un homme du peuple», ce mémorial est à l'image «des efforts populaires d'investissement, lancés sous la révolution par Sankara, la construction du mémorial fonde son espoir sur la volonté, la détermination, l'engagement du peuple à travers des souscriptions populaires», a rappelé le colonel Bernard Sanou, un ancien compagnon de Thomas Sankara.

Tombe de substitution et plusieurs questions

Au-delà, ce monument sera en quelque sorte une tombe de substitution pour l'homme qui ne sera resté au pouvoir que pendant quatre ans. En juin dernier, les résultats de la contre-expertise sur les restes de Sankara et douze de ses compagnons n'ont pas permis de déterminer avec précision l'identité des victimes. Au même moment, le comité du Mémorial avait révélé la découverte de tombes à l'extrémité sud du siège du Conseil de l'entente.

Les deux annonces avaient relancé le mystère sur la vraie tombe de Thomas Sankara. Mais le dossier de son assassinat qui s'est accéléré depuis la chute de Blaise Compaoré, avec l'arrestation de plusieurs grosses pointures, notamment Gilbert Djendéré, l'ancien bras-droit de Compaoré.

Pour l'heure, plusieurs interrogations demeurent. Tombeau ? Statue ? Musée de la révolution ? Il faudra attendre les résultats du concours architectural pour connaître la forme définitive du monument qui devrait immortaliser Thomas Sankara.

Autre question, le coût du projet du mémorial. Aucun chiffre exact ou approximatif n'a été fourni par les initiateurs du projet. L'on sait tout au plus que le mémorial devrait coûter «plusieurs milliards de franc CFA».

Ainsi, les Burkinabè de même que tous ceux qui voient en Sankara un modèle sont appelés à se mettre à contribution pour la construction de ce monument. Une souscription nationale lancée alors que le pays s'apprête à commémorer le 30e anniversaire de l'assassinat de celui qui est considéré comme le libérateur du pays.

Ibrahima Bayo Jr.

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