Au plus fort des rumeurs sur sa «disparition», Diane Rwigara dénonçait, dans une interview accordée à nos confrères de France 24, un acharnement de la police rwandaise qui la convoquait presque quotidiennement. Paye-t-elle la rançon de cette sortie médiatique ?
En tout cas, l'ex-candidate à la présidentielle de 2017 est détenue, depuis samedi, dans les locaux de la police sous les accusations d'«atteintes à la sûreté de l'Etat», selon une annonce de Theos Badege, le porte-parole de la police. La jeune femme d'affaires, fille de feu Anisapol Rwigara (un ancien bras financier du FPR, le parti au pouvoir), a été arrêtée en compagnie de sa mère et de sa sœur Anne.
Toutes les trois ont été écrouées pour leur refus de coopérer avec la justice, alors qu'elles sont accusées d'avoir divulgué publiquement des informations confidentielles. C'est un nouvel épisode de l'épopée judiciaire de la famille Rwigara qui dénonce un «acharnement» de l'appareil d'Etat depuis que Diane a révélé ses ambitions présidentielles.
Une cascade d'accusations
A 35 ans, la candidature de cette femme d'affaires n'avait finalement pas été validée après la publication de photos d'elle nue. La porte pour se présenter contre Paul Kagamé lui avait été alors fermée et les ennuis judiciaires ont commencé.
En août dernier, le domicile de Diane Rwigara a été perquisitionné. Tout de suite après, des rumeurs faisaient même état de la disparition de l'opposante et de certains membres de sa famille. Mais les déboires judiciaires de la famille sont loin d'être terminés.
La sœur et la mère de Diane sont poursuivies pour «fraude fiscale», tandis que l'opposante est sous le coup d'une accusation pour «faux et usage de faux». Elle aurait présenté de fausses signatures pour pouvoir faire passer sa candidature à la présidentielle du 4 août dernier.
Il faut désormais ajouter à cette liste de chefs d'accusation, l'«atteinte à la sûreté» qui pourrait compliquer l'équation judiciaire de la famille. Cette dernière pourrait théoriquement être retenue en garde à vue pour les cinq prochains jours avant le déclenchement de poursuites judiciaires.
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