Sénégal : l’ancien président Abdoulaye Wade cède son siège à l’Assemblée nationale

Un ancien président de la République sur un siège de député ! La perspective avait fait sourire les observateurs de la vie politique sénégalaise. Sans surprise et en réponse à une promesse de campagne, Abdoulaye Wade ne va pas s'asseoir sur le perchoir qui lui revenait de droit. L'ancien président sénégalais (2000-2012) a décidé de céder son siège à l’Assemblée nationale au profit de son suppléant,Toussaint Manga. Les détails.
Ibrahima Bayo Jr.
Le 10 juillet dernier, l'ancien président Abdoulay Wade quittait sa résidence en France pour rejoindre le Sénégal, trois semaines avant les élections législatives du 30 juillet 2017.

Une lettre de démission adressée ce dimanche 10 septembre au secrétaire général de l'Assemblée nationale. C'est par voie épistolaire qu'Abdoulaye Wade a décidé d'honorer sa promesse de campagne de démissionner une fois élu.

La concrétisation d'une promesse de campagne

Dans sa lettre, Abdoulaye Wade justifie sa démission par son objectif de booster son parti dont il était la tête de liste pour les législatives du 30 juillet, dans le cadre de la Coalition gagnante Wattù Senegaal. Dans la nouvelle Assemblée nationale, son parti, deuxième force politique, obtient un groupe parlementaire de 20 députés, derrière la coalition présidentielle.

L'ancien locataire du Palais de la République sera absent de la séance d'installation des députés de la nouvelle législature issue des législatives du 30 juillet dernier. A 91 ans, Abdoulaye Wade, le doyen d'âge de l'hémicycle et prédécesseur de Macky Sall devait occuper d'office le perchoir.

Un privilège auquel Abdoulaye Wade a renoncé afin d'honorer une promesse de campagne. En amont de la campagne pour les législatives, les tauliers du Parti démocratique sénégalais (PDS), alors en difficulté, ont appelé l'ancien président et fondateur du parti à la rescousse.

Une démission aux conséquences multiples

Abdoulaye Wade a interrompu sa retraite parisienne et réussi un coup d'éclat politique pour son retour à Dakar, sur fond de tergiversations concernant l'autorisation d'atterrissage de son avion privé. En préalable au lancement de la campagne, l'ancien président avait promis de démissionner après la victoire de la coalition Wattù Senegaal. Une promesse tenue non sans conséquence.

Première victime de cette cession de siège, Khalifa Sall, le maire de la capitale sénégalaise élu aux législatives, mais emprisonné à Rebeuss depuis le 7 mars dernier sur des accusations de détournements publics. Avec Abdoulaye Wade au perchoir, les partisans du maire de Dakar espéraient faire pression sur la Coalition Benno Bokk Yakkar (au pouvoir) pour une libération du maire-député de Dakar.

Plus loin, une alliance entre la coalition Mankoo Waxxawu Senegaal du maire de Dakar et la coalition gagnante Manko Wattù Senegaal de l'ancien président a laissé entrevoir la création d'un front d'opposition pour contrer la coalition présidentielle sur la route de la présidentielle de 2019.  La coalition au pouvoir, elle, se frotte les mains à quelques jours de l'installation de la nouvelle Assemblée nationale. Mais l'ancien président a-t-il vraiment sorti tous les coups d'éclat politiques dans sa botte secrète ?

Ibrahima Bayo Jr.

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