Togo : le gouvernement enclenche les réformes réclamées par l'opposition

Le gouvernement togolais a adopté ce 5 septembre un avant-projet de loi portant sur la modification des articles 52, 59 et 60 de la Constitution qui concernent la limitation du mandat présidentiel et du mode de scrutin à deux tours. Des revendications récurrentes de l'opposition dont les militants battaient encore le pavé ce matin, dans différentes localités du pays.
Manifestants de l'opposition, ce mercredi 6 septembre dans les rues de Lomé, la capitale togolaise.

Les autorités togolaises envisagent d'accéder aux requêtes de l'opposition. En Conseil des ministres que présidait, ce mardi 5 septembre, le chef de l'Etat, Faure Gnassingbé, le gouvernement a adopté un avant-projet de loi portant modification des articles 52, 59 et 60 de la Constitution du 14 octobre 1992. Ceux-ci concernent les questions de la limitation du mandat présidentiel et du mode de scrutin à deux tours.

«Le Président de la République a réaffirmé sa volonté d'ouverture et a invité les acteurs politiques au sens du dépassement pour faire aboutir le projet de révision constitutionnelle [...] Le gouvernement a fortement salué l'initiative prise par le chef de l'Etat de consolider la dynamique des réformes à travers le projet visant la révision constitutionnelle en ses articles 52, 59 et 60. Ce projet de modification constitutionnelle concerne en particulier la limitation des mandats et le mode de scrutin», peut-on lire dans un communiqué officiel.

Le gouvernement apporte ainsi une réponse aux revendications des partis politiques de l'opposition qui réclament le retour à la Constitution de 1992 qui consacre la limitation de mandats présidentiels à deux et le mode de scrutin à deux tours.

Le Conseil des ministres intervient à la veille d'une série de manifestations simultanées programmées par l'opposition dans 39 localités du pays, les 6 et 7 septembre 2017. Le gouvernement qui a déploré les incidents meurtriers des manifestations du 19 août 2017 a appelé «la population au calme, à la sérénité et à la modération» et a exhorté «les acteurs politiques à agir dans un esprit de responsabilité et à respecter les dispositions de la loi n° 2011-010 du 16 mai 2011 définissant les conditions d'exercice de la liberté de réunion et de manifestations pacifiques publiques».

La réplique de l'opposition

En prenant la décision portant sur la modification des textes réclamée par l'opposition, le gouvernement assure ne pas mener une opération de charme. «Cette initiative est de nature à favoriser la préservation d'un climat de paix et de sérénité indispensable pour permettre à notre pays d'intensifier les efforts visant à répondre aux préoccupations essentielles des populations en matière d'amélioration de leurs conditions de vie », explique le gouvernement dans son communiqué, en précisant que le président Faure Gnassingbé a aussi «mis l'accent sur la nécessité de préserver le climat de paix et de sécurité dont notre pays jouit et a demandé au gouvernement de redoubler d'engagement et d'efforts pour répondre aux préoccupations socio-économiques de nos concitoyens».

Mais la réplique de l'opposition ne s'est pas fait attendre. Ce matin comme prévu, les militants de l'opposition étaient dans les rues. Certains voyaient dans la décision du gouvernement «un coup de communication», d'autres «un manège politique» qu'il faut analyser. Mais pour certains observateurs, les revendications de l'opposition ne pourront plus passer auprès de la communauté internationale.

«Sur le plan international, ils seraient alors sortis dans les rues pour quelque chose que le gouvernement a déjà accordé la veille. C'est de la realpolitik. Le pouvoir les a pris de cours. Je crois qu'ils ne pouvaient pas s'y attendre», conclut un universitaire togolais sous couvert d'anonymat.

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Commentaire 1
à écrit le 06/09/2017 à 21:31
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Intelligent le Président Togolais avec cette décision il coupe l'herbe sous les pieds de l'opposition

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