En se rendant à Freetown après la coulée de boue meurtrière qui a frappé la capitale sierra-léonaise, Alpha Condé le président guinéen ne savait pas qu'il se rendrait quelques jours plus tard dans un quartier de Conakry pour constater un sinistre au causes similaires mais au bilan beaucoup moins lourd. Arrivé d'urgence pour présenter ses condoléances aux familles des victimes, le président guinéen a pu constater de lui-même l'ampleur de la catastrophe.
Un bilan provisoire de 10 morts
Le dernier bilan de l'éboulement d'une décharge à Hamdallaï, un quartier de la commune de Ratoma, dans la banlieue de Conakry, fait état d'au moins dix morts -dont des enfants en bas âge- surpris dans leur sommeil, et presque autant de blessés, selon des sources policières. Que s'est-il passé ?
Dans la nuit de lundi à mardi, des pluies diluviennes se sont abattues sur la capitale guinéenne. Au petit matin de ce mardi, les infiltrations d'eau ont fini par provoquer l'affaissement d'un pan de la montagne de déchets sur trois maisons situées en contrebas de la décharge de Dar-Es-Salam.
Les premiers secours, composés de membres de la Croix-Rouge, des soldats de l'armée guinéenne et de volontaires issus des quartiers jouxtant la décharge publique, ont extrait des décombres de monceaux de bois et de tôle, une dizaine de personnes blessés.
Vers le limogeage des ministres de l'Aménagement et de l'Urbanisme?
A l'émotion et à la consternation face à la consternation, s'est greffée une petite polémique. Certains ont critiqué le manque de stratégie gouvernementale dans la gestion des déchets en Guinée notamment dans les décharges publiques mais aussi dans la mise au point d'un plan d'urbanisation des villes guinéennes pour combattre l'habitat insalubre ou à haut risque.
Sans être une conséquence directe du drame mais loin d'éteindre les feux de la polémique, le président guinéen a pris, ce mardi, un décret de limogeage de Makalé Camara, la ministre des Affaires étrangères et André Loua, le ministre de la pêche. Un limogeage qui accentue davantage la polémique chez les pourfendeurs du régime qui estiment que cette disgrâce aurait dû frapper les ministres de l'Urbanisme, de l'Aménagement territoriale mais aussi le gouverneur de Conakry.
Le drame de Conakry intervient quelques jours après des coulées de boue meurtrières en Sierra-Leone. Auparavant en mars dernier, c'est un pan entier d'une décharge de trente hectares(la plus grande du pays) qui s'était effondré à Koshe, dans la banlieue d'Addis-Abeba, en Ethiopie. Le drame avait coûté la vie à au moins 115 personnes.
Plus loin, la série noire pose la question de l'"urbanisme sauvage" des villes africaines, celle de la préparation des métropoles du Continent à des catastrophes naturelles mais aussi celle de la mis en place d'un dispositif continental d'alerte, de solidarité, de prévision, de secours, de gestion d'événements naturels tragiques.
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