Angola : l’UE enverra 4 experts au lieu d’une mission d’observation pour les élections

Après la fin de non-recevoir face aux exigences de l’Union européenne (UE) pour l’observation des élections du 23 août, l’Angola vient de faire une petite concession. Le pays de José Edouardo Dos Santos est parvenu à un accord là où l’institution européenne réclamait un mémorandum pour envoyer une mission d’observation. Finalement, Bruxelles n’enverra que 4 experts en Angola plutôt qu’un effectif de 200 personnes initialement prévu.
Ibrahima Bayo Jr.

C'est un accord à minima entre Luanda et Bruxelles après sa passe d'armes diplomatique avec l'Union européenne à propos des élections du 23 août prochain. Luanda a annoncé être parvenu à un accord avec Bruxelles sur l'observation des opérations de vote lors du scrutin.

Quatre experts européens au lieu de 200 observateurs

Selon les termes de cet accord dévoilé, ce lundi 31 juillet par Joaquim do Espírito Santo, le directeur Afrique-Moyen-Orient pour les organisations régionales, l'Union européenne ne devrait envoyer que quatre experts plutôt qu'un contingent de 200 observateurs européens à travers le pays

« L'UE a été invitée, elle est un partenaire du gouvernement angolais et marquera sa présence avec quatre techniciens qui, au nom de l'institution, surveilleront ce processus ou, le cas échéant, nous conseillerons sur ce qui est requis conformément à l'observation d'une élection », a fait savoir Joaquim do Espírito Santo au cours d'une conférence de presse à Luanda.

Entre les lignes, l'Angola a fait une petite concession sans revenir sur son refus catégorique de se soumettre aux exigences de l'Union européenne. Pour observer les élections générales du 23 août, l'institution européenne exigeait la signature d'un mémorandum spécifique, au même titre que la Communauté de développement d'Afrique australe(SADC) et l'Union africaine (UA).

Après la passe d'armes, honneur sauf pour Luanda comme pour Bruxelles

Des conditions refusées par Luanda dont Georges Rebelo Chikoti, le chef de la diplomatie avait apporté une réponse salée. « Nous ne nous attendons pas à ce que quiconque nous impose sa façon d'observer les élections et qu'on nous donne des leçons », avait-il rageusement répondu à l'Union européenne.

Au final, Luanda et Bruxelles ont trouvé un terrain d'entente qui sauve la face des deux parties. D'un côté, l'Angola n'a pas totalement cédé sur sa position en refusant de se faire dicter sa conduite. De l'autre, l'UE pourra -peut-être pas dans les proportions voulues- observer les élections angolaises.

Ces dernières s'annoncent cruciales pour l'avenir du pays. On pourrait en effet assister à la première transition démocratique pacifique du pouvoir depuis l'indépendance de cette ancienne colonie portugaise. En l'absence de José Edouardo Dos Santos, qui a renoncé à se représenter après un long règne de 38 ans, les 9,3 millions d'électeurs angolais devront choisir leurs 130 députés. Depuis la modification de la constitution intervenue en 2010, le chef du parti sorti en tête des élections devient automatiquement le président de la République.

Ibrahima Bayo Jr.

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