Egypte : le sort du Qatar sera scellé ce mercredi au Caire

La crise dans le Golfe va-t-elle se dénouer en terre d’Afrique ? La réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, des Émirats Arabes Unis, de l’Égypte et du Bahreïn qui s’ouvre ce mercredi au Caire va s’avérer cruciale dans le feuilleton de la mise au ban du Qatar. Après l’expiration puis la prolongation de l’ultimatum, les pays arabes vont-ils engager l’épreuve de force ? Rien n’est moins sûr. Le monde attend subrepticement la réponse de la réunion du Caire.
Ibrahima Bayo Jr.
Le Prince Tamim du Qatar lors d'un somment Arabe, tenu en mars 2015 en Egypte

Les répercussions du conclave du Caire risquent de dépasser les frontières du Golfe. C'est ce mercredi 05 juillet que les chefs de la diplomatie d'Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, du Bahreïn et leur allié égyptien vont plancher sur la marche à suivre après l'expiration de l'ultimatum et de sa prolongation.

La fin de l'ultimatum de la liste des treize diktats arabes

Dans la crise politico-diplomatique qui les oppose à Doha, ces pays arabes avaient fixé, le 22 juin dernier, un délai de dix jours au Qatar pour satisfaire une liste de treize exigences notamment la fermeture de la chaîne qatarienne Al-Jazeera, la fermeture de la base militaire turque et la rupture des relations avec l'Iran. Un ultimatum prolongé depuis que le Qatar a implicitement refusé, dans une réponse transmise, ce 03 juillet, au médiateur koweïtien.

Cet ultimatum intervient dans le cadre de la crise du Golfe déclenché depuis le 5 juin dernier lorsque les monarchies du Golfe soutenues par l'Egypte, ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir et de financer le terrorisme mais aussi de cultiver des accointances avec l'Iran.

Lors du sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba (3 et 4 juillet), Samir Choukri, le ministre égyptien des Affaires étrangères et Adel Al Jaber, son homologue saoudien, ont entrepris une intense campagne de lobbying pour le soutien des pays africains dans le bras de fer avec Doha.

Riyad manœuvre pour engager les Africains contre le Qatar

Dès le début de la crise, des pays africains comme l'Egypte, la Tunisie, le Gabon, la Mauritanie, la Libye avaient emboîté le pas, sans hésitation, aux monarchies du Golfe en consacrant la rupture des relations diplomatiques. Dans une posture hybride, d'autres comme le Sénégal, le Tchad, le Niger ont rappelé leurs ambassadeurs pour « consultation ».

Avec Le Caire comme sherpa, l'Arabie-Saoudite se cherchent donc des alliés africains dans l'isolement du Qatar sur la scène internationale. Dans les couloirs du siège de l'Union africaine, Adel Al Jaber s'est entretenu avec Alpha Condé, le président en exercice de l'Union africaine qui avait proposé sa médiation pour résorber la crise. Dans le même sillage, le chef de la diplomatie saoudienne a rencontré plusieurs délégations africaines encore hésitantes à se ranger derrière Riyad.

A la réunion du Caire, les chefs de la diplomatie des pays arabes vont statuer sur le contenu de la lettre du Qatar transmise au médiateur du Koweït. La surenchère des sanctions arabes contre le Qatar pourrait reprendre de plus belle.

Ibrahima Bayo Jr.

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