Congo : les anti-Sassou boycottent les élections

La coalition des partis politiques de l'opposition congolaise a annoncé samedi à Brazzaville qu'elle ne prendra pas part aux élections législatives et locales prévues le 16 juillet prochain. Cette décision des anti-Sassou intervient alors que l'opposition réclame d'abord «l'arrêt de la guerre» dans le département du Pool au sud du pays et «la libération des prisonniers politiques».
La plateforme FROCAD-IDC-CJ3M forme aujourd'hui un front d'opposition contre le parti au pouvoir et ses alliés.

A deux mois du prochain scrutin législatif, l'opposition congolaise n'a toujours pas donné son accord à la date fixée par le gouvernement pour l'organisation de ce rendez-vous électoral. Mais les choses semblent se compliquer encore plus puisque la majorité des partis de l'opposition a annoncé son intention de boycotter les prochaines élections législatives et locales. D'ailleurs ces partis anti-Sassou-Nguesso, le président au pouvoir, se sont rassemblés en une coalition composée de l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), le Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad) et la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (Cj3m). Selon Charles Zacharie Bowao, porte-parole de la plateforme FROCAD-IDC-CJ3M, la raison principale de cette décision est «la guerre» dans le département du Pool (sud) et «la libération des prisonniers politiques».

A Pool, les affrontements se poursuivent dans l'indifférence

La région du Pool connait régulièrement des affrontements entre les forces de l'ordre et les milices «ninjas» qui se réclament de Frédérique Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, depuis la réélection du président Denis Sassou Nguesso en mars 2016. Une réélection qui a permis à ce dernier à cumuler plus de 32 ans à la tête du pays et qui n'était possible qu'après une modification de la Constitution.

Niée par l'Exécutif, l'insécurité dans la région a contraint des milliers de personnes à fuir le département, ont constaté plusieurs organisations de la société civile. D'ailleurs, La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a dénoncé récemment «la répression à huis clos» en cours depuis un an dans le Pool, tirant «la sonnette d'alarme sur la tragédie des populations» qui se déroule dans «l'indifférence générale».

Des parties refusent «la politique de la chaise vide»

L'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS, ex-parti au pouvoir) et l'Union des démocrates humanistes (UDH), dont le leader, Guy-Brice Parfait Kolelas, est arrivé deuxième de la dernière élection présidentielle, ont récemment refusé «la politique de la chaise vide». Rappelant que son parti a été créé «pour conquérir le pouvoir, seul ou avec les autres formations politiques, le Conseil national a décidé de la participation aux futures batailles électorales», a déclaré de son côté Paul Dihoulou, secrétaire général de l'Union pour la démocratie de la République (UDR-Mwinda).

Ces partis et d'autres formations proches de l'opposition vont affronter les candidats du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) et ses alliés de la majorité présidentielle pour se disputer 151 sièges de députés et 1 154 sièges de conseillers locaux, lors de ces élections dont le premier tour est fixé au 16 juillet.

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