Sénégal : grève de 48 heures dans l'enseignement supérieur

Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur vient de lancer un mot d'ordre de grève de 48 heures qui sera observée à compter de ce mardi 23 mai. La centrale syndicale s'est déclarée déçue par l'attitude du gouvernement qui n'aurait toujours pas respecté les termes de l'accord conclu entre les deux parties, il y a un an.
La bibliothèque de l'Université Cheik Anta Diop de Dakar.

Les responsables syndicaux du supérieur se sont montrés ce lundi très remontés contre le gouvernement sénégalais. Afin de manifester contre les écarts affichés par ce dernier vis-à-vis des accords obtenus le 17 mai 2016, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) a lancé un mot d'ordre de grève de 48 heures à observer à compter de ce mardi 23 mai.

«Après avoir attendu avec beaucoup d'espoir, les conclusions de la conférence sociale sur la retraite et les Assemblées générales de campus, tenues ce 9 mai 2017, ont permis de constater l'immense déception des enseignants face à l'attitude du gouvernement qui a mis le SAES devant le fait accompli en s'éloignant de l'accord conclu avec le Syndicat en date du 17 mai 2016», déclarent les responsables syndicaux dans leur communiqué.

La tension risque de prendre en croissance

Relayant le «ras-le-bol» des enseignants, le SAES a expliqué qu'«au lieu de respecter son engagement à mettre en place une retraite décente pour les enseignants-chercheurs, le gouvernement préfère éroder leur pouvoir d'achat en instaurant une diminution déguisée de salaires pour combler le déficit du Fonds national de retraite dont il est le seul responsable».

La tension, déjà maintenue depuis un an entre la centrale syndicale et l'Exécutif, risque d'empirer si rien n'est fait. En effet, en plus de l'opération de désertion des classes à laquelle le syndicat appelle pour les deux prochains jours, le SAES demande aussi à ses militants de suspendre les formations et de ne pas s'inscrire sur les listes de présidents de jury pour la session 2017 du baccalauréat. Une décision qui pourrait avoir un impact assez lourd sur l'organisation des examens du Bac de cette année.

Le gouvernement accusé de sacrifier l'avenir de 1 900 enseignants

La liste des accusations portées par les syndicats des enseignants du supérieur contre le ministère de l'Enseignement supérieur est plutôt longue. Outre les revendications en rapport avec les accords signés en mai 2016, le gouvernement est accusé de refuser de verser les émoluments relatifs à la Formation à distance (FAD), dispensée par la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et de la formation (FASTEF) et les points focaux régionaux. D'ailleurs, au moment où le SAES lançait son mot d'ordre de grève, sa section de la FASTEF animait une conférence de presse où elle accuse le gouvernement de sacrifier l'avenir des enseignants. «Cette attitude inacceptable du ministère de l'Enseignement supérieur hypothèque l'avenir de 1 900 enseignants qui n'attendent que leur diplôme pour intégrer la fonction publique. Car la sortie des résultats dépend du paiement de toutes les sommes dues relatives à la FAD».

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