RDC : « centrale électorale », la machine du camp Kabila pour les élections

Ecran de fumée ou couloir aménagé vers les élections prévues à la fin 2017 ? En tout cas, la majorité présidentielle semble avoir mis les clignotants pour se diriger vers ces échéances électorales. Sa centrale électorale, une sorte de QG de campagne, lancée en janvier, tient des réunions secrètes et publiques pour peaufiner les différentes stratégies pour les prochaines élections. Ce sera donc la machine électorale du camp de Joseph Kabila pour espérer remporter les joutes électorales. Encore faut-il qu’elles aient bien lieu.
Ibrahima Bayo Jr.

A la manœuvre, le tenace Aubin Minaku joue le rassembleur. Le président de l'Assemblée nationale et secrétaire général de la Majorité présidentielle a soufflé dans la trompette de la mobilisation pour rameuter les lieutenants de son camp. L'homme de 52 ans a présidé, ce lundi 17 avril, une réunion de coordination entre la « centrale électorale » de son camp, les partis alliés, les associations et sympathisants affiliés.

Le pouvoir veut avoir une longueur d'avance sur l'opposition

L'objectif affiché est clair : prendre une longueur d'avance dans la préparation des élections générales de 2017.

« Au moment où certains de nos adversaires politiques, plutôt que de préparer les élections, s'organisent à vouloir les contester, je vous exhorte à garder le cap vers les élections en travaillant en osmose avec le centre de coordination des élections, qui est une structure technique d'accompagnement... », a soutenu Aubin Minaku pour galvaniser ses troupes.

Bien qu'un voile opaque, éclairé par moment par un faisceau d'accusations, entoure la succession de leur général, les troupes de Kabila semblent vouloir resserrer les rangs pour la bataille électorale que l'on espère voir se tenir.

Cependant, malgré cette incertitude et l'imprévisibilité de Joseph Kabila, le camp présidentiel et ses alliés, de circonstance ou d'opportunisme, à découvert ou dans l'ombre, ont sonné la mobilisation des troupes. Difficile pourtant de ne pas voir dans ce branle-bas de combat, un mirage destiné à convaincre les citoyens de l'effectivité des élections générales 2017 dont la plus attendue est la présidentielle.

Beaucoup de bruit pour rien

Sur cette dernière, Joseph Kabila entretient un mutisme comme celui des murs du Palais de la Nation derrière lesquels il s'est retranché, ce qui ajoute du suspense à l'incertitude. Les spéculations sont relancées sur un jeu de chaises musicales à la Poutine avec une marionnette présidentielle ou encore à une volonté de Kabila de rempiler avec un référendum pour remettre son compteur de mandats à zéro.

A huit mois des élections, les conditions pour assurer leur tenue avancent au ralenti. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n'a pas encore établi le calendrier électoral et l'enrôlement des électeurs est à la traîne. Avec la rupture des négociations sur l'arrangement particulier de l'accord de la St Sylvestre et le Conseil national de suivi de la transition (CNSA) dont la présidence divise l'opposition, l'engagement de Joseph Kabila de tenir les élections dans le respect de la constitution a plutôt des airs d'éléphant blanc.

L'opposition congolaise, léthargique et trop occupée à dénoncer un dribble électoral qui n'a pas encore lieu, ne se prépare ni aux élections, ni à la situation de son report sous les arguments les plus fallacieux. Enfermée dans la posture de la condamnation, elle court encore le risque de l'effet de surprise lorsque l'« héritier du Mzee » se décidera à briser le silence sur son avenir.

Ibrahima Bayo Jr.

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