2017 Ibrahim Governance Week-end : « Tout ce que nous demandons en Afrique, c’est un vrai leadership »

L’édition 2017 de l’Ibrahim Governance Week-end s’est ouvert hier à Marrakech, une occasion encore de braquer les projecteurs sur la gouvernance en Afrique.
Ristel Tchounand

« Nous ne demandons pas grand-chose aux dirigeants africains. Tout ce que nous demandons... c'est l'alternance, le développement équitable focalisé sur la création de l'emploi, une éducation de qualité, la santé et bien sur le respect des droits de l'homme (l'orientation sexuelle ...). C'est tout ce que nous demandons ».

C'est en ces mots qu'a résumé Mohamed « Mo » Ibrahim le combat que mène sa fondation éponyme pour la bonne gouvernance en Afrique, signant ainsi l'ouverture officielle vendredi soir à Marrakech de l'édition 2017 du Ibrahim Governance week-end.

L'événement annuel qui réunit le gotha du leadership économique, politique et social africain marque également cette année le 10ème anniversaire de la fondation Mo Ibrahim qui s'est engagée en 2006 à promouvoir la bonne gouvernance à travers le continent en se donnant la mission d'aider l'Afrique à se débarrasser des dirigeants corrompus. Depuis 2007, il distribue annuellement le Prix Mo Ibrahim pour un leadership d'excellence en Afrique, d'un montant de 5 millions de dollars, financé sur la fortune personnelle de Mo Ibrahim, complétée d'une pension annuelle à vie de 200 000 dollars et doublée si l'ex-dirigeant fonde une œuvre caritative. Cette année-là, c'est le président en exercice du Mozambique, Joaquim Chissano, qui l'emporte. Le Botswanais Festus Mogae l'obtient en 2008, le Cap-verdien Pedro Pires en 2011. En 2009, 2010, 2012, 2013, 2015 et 2016, la Fondation n'ayant trouvé aucun dirigeant qui corresponde aux critères, le prix n'a pas été accordé.

Mais selon Mohammed Ibrahim, que les choses soient claires !

« Nous ne prétendons donner des leçons à aucun système politique, modèle ou leader. Chaque pays a sa propre histoire, son économie, ses réalités, ...et chaque pays doit trouver son propre chemin. Mais l'Afrique a besoin d'un leadership véritable et tout ce que nous pouvons faire c'est observer et en mesurer le niveau. »

Gagner la confiance des administrés

La confiance, cette « denrée » rare sur le continent quand il s'agit de leaders, c'est l'une des nécessités les plus absolues pour un bon leadership, de l'avis de l'ancien président allemand, Horst Kôhler.

« Les leaders africains doivent se poser la question de savoir ce qu'ils peuvent faire pour gagner la confiance de leurs administrés. Ils doivent se demander : ''comment faire pour devenir digne de confiance. »

Un raisonnement qui peut sembler banale, souligne l'ex-président, mais qui, pris au sérieux « peut littéralement changer la donne ».

« Changer la donne », la secrétaire générale adjointe de l'ONU, Amina J. Mohammed, rappelle qu'il s'agit d'une urgence de longue date : « Et c'est aujourd'hui que nous devons faire la différence, pas demain ». Et pour elle, parler d'un meilleur leadership, c'est parler de l'effort de tous.

« Cela devrait se produire à tous les niveaux de la société. Personne ne se propose d'être leader. Tout le monde doit pratiquer ce qu'il prêche. La somme de ces efforts donnera un tout »

Comme pour filer des pistes de réussite, le roi Mohammed VI, dans le discours inaugural de l'événement lu par son conseiller André Azoulay, a plaidé pour l'« union », la « solidarité »  et « l'entraide » pour « imaginer des règles de conduites et des schémas organisationnels novateurs » afin de garantir la bonne gouvernance et permettent ainsi à l'Afrique de « gagner le combat du développement inclusif ».

Pendant quatre jours, leaders politiques, économiques et sociaux , discuteront autour de ces multiples moyens d'amélioration du leadership en Afrique.

Ristel Tchounand

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