Diaporama Ces filles et fils de Président qui aspirent au pouvoir (2/2)

3- Zakaria Deby [Tchad]: Le dauphin civil qui cache le Prince militaire

En mai 2015, un énième malaise d'Idriss Deby, usé par un pouvoir de plus d'un quart de siècle, a fait craindre l'émiettement d'un Tchad pris en sandwich entre Aqmi désormais affilié à l'Etat islamique au nord et Boko Haram plus à l'ouest. Depuis ce malaise, de persistantes rumeurs donnent Idriss Deby malade avec de fréquentes navettes médicales entre N'Djamena et Paris. Une question revient sans cesse au sujet de la succession de l'homme fort de N'Djamena : qui pourrait donc remplacer Idriss Deby et maintenir ce verrou anti-terroriste au cœur de l'Afrique centrale ?  Les candidats se pressent en tout cas au portillon du Palais Rose à N'Djamena. Depuis la mort en 2007 à Courbevoie dans des circonstances troubles de Brahim, son trublion fils préféré issu de son premier mariage et surnommé « petit président », Idriss Deby pense sérieusement à organiser sa postérité. Ce terrible événement a fait monter Zakaria Idriss dans l'estime paternel. Formé à Tunis en relations internationales après des études au Collège Sacré-Cœur de N'Djamena, Zakaria Idriss est promu en 2012 au poste de directeur Adjoint du Cabinet civil à la Présidence. Auparavant en 2010, ce jeune homme à la trentaine entamée, avait été porté à la tête de la Touma Air Tchad, compagnie aérienne nationale qui coula deux ans après l'arrivée de Deby fils. Suffisant en tout cas pour certains qui y voient la preuve de l'incompétence de Zakaria à succéder à son père. Décrit comme très discret, le jeune garçon parle peu et écoute beaucoup. Moins encombrant que « petit président » qui faisait trembler les ministres, Zakaria Deby cultive ses réseaux à l'ombre de son père qui le traîne presque toujours dans ses bagages comme conseiller. Zakaria n'en reste pas moins sournois puisqu'il use de politique comme levier pour ses ambitions : il est le parrain du Mouvement Patriotique du Salut (au pouvoir). Deby fils joue aussi la carte communautaire en courtisant les Zaghawa, la tribu de sa mère qui cultive déjà ses alliances dans la perspective d'une lutte de succession si le paternel venait à trépasser. Mais l'appétence de Zakaria pour le pouvoir pourrait trouver un frein face à un rival de taille. Prêt à usurper sa place, son frère Mahamat Deby, est le dauphin masqué dans cette lutte de pouvoir. A 34 ans, ce général de gallon surnommé « Kaka » (grand-mère) pour avoir été élevé par la mère d'Idriss Deby, aurait la préférence du clan par droit d'aînesse. Formé au Groupement des écoles militaires interarmées du Tchad, Mahamat devient en 2013, commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (Fatim). Une nomination de façade. Dans les faits, c'est lui qui dirige les forces tchadiennes dans la lutte antiterroriste au Mali. C'est en réalité, pour se tailler un costume de guerrier au combat, puisque Kaka prendra plus tard les rênes de la Direction générale de service de sécurité des institutions de l'État (DGSSIE), la garde prétorienne chargée de la sécurité des hautes personnalités étatiques, mais aussi de la surveillance de la fidélité au père. De son fauteuil de Première dame, l'ambitieuse Hinda Deby, l'épouse du chef de l'Etat observe tactiquement tous les mouvements des « frères-princes » et leurs ramifications. Se prépare-t-elle à succéder à son mari ou à peser sur l'issue de cette lutte ? il faudrait peut-être poser la question à Daoussa Deby, le frère d'Idriss Deby, magnat tout puissant dans le carburant et le BTP, qui n'a peut-être pas enterré toutes ses ambitions. (Crédits : Reuters)

Ibrahima Bayo Jr. 5 images

Emboîtant le pas à leurs aînés, certains héritiers ou héritières de la nouvelle génération lorgnent le fauteuil paternel avec une appétence pour l'exercice du pouvoir, officieusement assumée ou prêtée, officiellement dissimulée, le plus souvent nourrie par les fantasmes et les rumeurs ou secrètement révélée lors des querelles de succession.

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